WASHINGTON, 30 avril (Reuters) - Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé mercredi un plan d'aide financière de 17 milliards de dollars sur deux ans pour l'Ukraine, au bord de la banqueroute et sous une tension politique extrême.

Cette décision ouvre la voie au déblocage immédiat d'une première tranche d'aide de 3,2 milliards de dollars, dont les deux tiers renforceront le budget ukrainien. Elle devrait éloigner à court terme les perspectives d'un défaut ukrainien sur sa dette.

Le déblocage des deuxième et troisième tranches dépendra de l'évaluation des progrès réalisés par le gouvernement de Kiev dans la mise en oeuvre du programme d'ajustement convenu avec les négociateurs du FMI.

Cette assistance du FMI était jugée indispensable pour remettre à flot les finances publiques de l'Ukraine.

Le pays, qui traverse la crise économique la plus grave depuis l'indépendance, en 1991, est également au coeur d'une lourde crise politique et géopolitique: les régions de l'Est échappent de plus en plus aux nouvelles autorités en place depuis la chute de Viktor Ianoukovitch, le 22 février dernier.

L'aide du FMI doit aussi permettre indirectement le déblocage d'autres sources de crédits, qui pourraient atteindre au total 15 milliards de dollars supplémentaires.

D'après les nouvelles autorités, le produit intérieur brut de l'Ukraine devrait se contracter de 3% cette année. Sur le premier trimestre, il a reculé de 1,1%.

En échange de cette aide, le FMI attend de l'Ukraine la mise en oeuvre de réformes majeures dans les secteurs de l'énergie et de la finance. Dont une augmentation des tarifs du gaz pour les particuliers, une mesure particulièrement impopulaire dans un pays qui a longtemps bénéficié de conditions d'importation particulièrement avantageuse et doit désormais faire face en outre à une augmentation très forte des prix imposés par le géant gazier russe Gazprom.

"Le programme économique des autorités soutenu par le FMI vise à rétablir la stabilité macroéconomique, renforcer la gouvernance économique et la transparence et libérer une croissance économique solide et soutenable tout en protégeant les plus vulnérables", écrit le Fonds dans un communiqué. (Anna Yukhananov; Henri-Pierre André pour le service français)