(Avec déclarations de Naftogaz, discussions Ukraine-Slovaquie)

KIEV, 15 avril (Reuters) - La compagnie gazière publique ukrainienne Naftogaz s'est déclarée prête, mardi, à payer immédiatement le gaz qu'elle importe de Russie si Gazprom ramène son prix à 268,5 dollars les 1.000 mètres cubes, contre 485 dollars actuellement.

Naftogaz a déjà envoyé cette proposition le 4 avril au géant gazier, qui monopolise les exportations de gaz russe, sans recevoir de réponse.

"Naftogaz a envoyé à plusieurs reprises sa proposition concernant des paiements immédiats pour des volumes entiers de gaz importé s'il y a accord pour fixer le prix à 268,5 dollars", a déclaré la compagnie ukrainienne.

Le prix de 268,5 dollars avait été fixé en décembre dans le cadre d'un accord entre Moscou et Kiev, avant la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, destitué en février, et l'annexion de la Crimée par la Russie. Il a été relevé début avril par Moscou à 485 dollars pour le deuxième trimestre.

Sur fond de bras de fer avec l'Ukraine et les Occidentaux, Alexeï Miller, le patron de Gazprom, a déclaré que son groupe était "un fournisseur fiable pour le marché européen et le restera", lors d'un entretien avec le commissaire européen à l'Energie Günther Öttinger.

Le président russe, Vladimir Poutine, a averti la semaine dernière les dirigeants européens que l'approvisionnement en gaz de l'Europe pourrait être perturbé si Kiev ne payait pas ses factures de gaz.

La Russie a dans le même temps souligné qu'elle respecterait tous ses contrats avec l'Europe. Selon Gazprom, Kiev doit actuellement 2,2 milliards de dollars au groupe russe.

Depuis le relèvement spectaculaire des tarifs russes, Kiev affiche sa volonté de trouver d'autres sources d'approvisionnement en gaz naturel mais Gazprom met en doute la légalité d'éventuels accords par lesquels des pays européens réexporteraient vers l'Ukraine du gaz acheté à la Russie.

Le ministère slovaque de l'Economie a déclaré mardi que la Slovaquie et l'Ukraine signeraient le 28 avril un mémorandum autorisant l'inversion des flux gaziers qui transitent de l'Ukraine vers l'Union européenne, le temps que les deux pays choisissent parmi les options à l'étude. (Vladimir Soldatkin; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)