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(Easybourse.com) Est-ce que vous maintenez votre objectif d'une croissance de l'activité de 40% sur l'ensemble de l'année ?
Nous faisons plus que maintenir notre objectif de croissance, nous l'augmentons. Grâce à la forte croissance de nos parts de marché en Amérique du Nord, en Amérique Latine et en Asie nous tablons désormais sur une croissance de 45% de notre chiffre d'affaires 2006.

Sur le plan stratégique, quels sont vos axes prioritaires pour la seconde moitié de l'exercice et le suivant ?
Nous allons sortir au second semestre une trentaine de jeux, alors que sur toute l'année 2005, nous en avons sorti une vingtaine. Nous fournissons en ce moment un effort très important en production pour compléter notre offre et pour qu'elle soit adaptée à tous les goûts et les attentes des consommateurs du monde entier ; c'est pour cela que nous allons sortir des jeux aussi divers que Real Golf 2007, Tennis Open 2007, ou encore Gangstar, Tom Clancy's Rainbow Six Vegas, en passant par Special Crime Unit, le premier jeu d'enquête scientifique sur mobile, où le joueur doit mener l'enquête à l'aide des outils d'analyse de la police scientifique.
En parallèle, nous poursuivons le travail de fond que nous menons avec nos partenaires distributeurs, en particulier les opérateurs telecom, pour que les jeux soient toujours plus accessibles pour le consommateur final.
En termes financiers, nous avons également pour objectif d'améliorer nos marges par rapport à celles de 2005

Quels seront selon vous les jeux vedettes de cette fin d'année ?
Nous avons dévoilé aujourd'hui pour l'ouverture du salon de l'auto le jeu Asphalt 3 : Street Rules, troisième opus de la série Asphalt qui s'impose année après année comme un titre phare de Gameloft.
Rayman contre les Lapins Crétins, qui sort en décembre sur tous supports, est également très attendu pour mobiles.

Comment faites-vous face aux contraintes technologiques liées aux jeux sur mobiles ? Est-ce que cela ne ralentit pas votre créativité ?
Je crois que tous les formats de divertissement ont leurs contraintes et leurs avantages. Le cinéma peut offrir un très grand spectacle et tenir le public captif pendant deux heures, là où la télévision joue son atout sur des rendez-vous, parfois très courts, maintenus grâce au suspens de la série ou à la promesse glamour, passion, impertinence, des invités d'un plateau par exemple.

De même dans le jeu mobile, nous exploitons nos points forts, qui sont la proximité et le nombre. Il y a plus d'un milliard de téléphones compatibles aujourd'hui, bientôt deux, et on ne sort plus de chez soi sans son mobile en poche. Pour exploiter au mieux ces atouts, nous vendons des jeux qui touchent des centres d'intérêt aussi divers que ceux des détenteurs de téléphones. Nous sortons par exemple un jeu de dominos, car figurez-vous qu'il s'agit d'un genre en plein renouveau, et qui déclenche les passions aux Etats-Unis ! La prise en main des jeux est toujours extrêmement simple d'accès, en revanche le jeu lui-même est profond, riche et complexe, à l'image du genre auquel il appartient.
Condition inséparable de la proximité, le prix : nos jeux sont très peu chers, entre 3 et 5 euros.

Nous exprimons donc notre créativité dans notre capacité à faire jouer les gens sur leurs centres d'intérêt, aussi variés soient-ils, dans des temps très courts. Chaque niveau ne doit pas durer plus de quelques minutes car le temps consacré à ce divertissement est marginal. En quelques minutes, nous devons accrocher le joueur, lui avoir fait goûter aux promesses du jeu et à sa profondeur, sans l'avoir découragé. C'est un métier ou l'imagination et la créativité sont indispensables.
 
Que vous inspirent les récompenses décernées cette année à Gameloft aux Develop Industry Excellence Awards et ME Awards ?
Année après année nous avons toujours placé la qualité de nos jeux au plus haut de nos priorités, et nous sommes de loin la société la plus récompensée. Nous avons eu des prix dans le monde entier, sur quasiment tous les jeux que nous avons sorti. Mais ces deux dernières récompenses nous vont droit au cœur car depuis quelque temps, nos concurrents cherchent à relever la qualité de leurs jeux - ce qui est une bonne nouvelle pour tout le monde - et nous ne sommes pas mécontents de voir que nous leur donnons du fil à retordre et que nous conservons la première place également dans ce domaine ! C'est une saine concurrence dont le consommateur est le premier à bénéficier.

Les experts tablent sur un développement exponentiel des contenus sur mobile. Partagez-vous ce sentiment ? A combien évaluez-vous le taux de croissance de votre industrie au cours des trois prochaines années ?
Aujourd'hui, environ 3 à 4% des personnes qui ont un mobile en Europe et en Amérique du Nord jouent. D'ici quelques années, nous pensons que nous atteindrons des taux plus proches de ceux observés actuellement au Japon ou en Corée, plus proche donc de 10%. A cette forte croissance du taux d'utilisation va s'ajouter la croissance rapide du parc installé de téléphones compatibles avec nos jeux. Nous tablons donc sur une croissance annuelle du marché proche de 30% sur les prochaines années.  

Pour y répondre, envisagez-vous de recourir à la croissance externe ?
Nous avons prouvé que nous étions capables de très grandes accélérations, à la fois en production et en distribution, en nous fondant uniquement sur une croissance interne. Comme celle-ci coûte beaucoup moins cher pour nos actionnaires que la croissance externe, nous continuons pour le moment sur cette lancée. Cela dit nous recevons régulièrement des dossiers et nous restons à l'écoute de toute opportunité.

Ubisoft détient une participation de 20% dans Gameloft, pensez-vous renforcer les synergies entre vos deux sociétés ?
Ubisoft  semble aujourd'hui satisfait de son niveau de participation, nous sommes pour eux un partenaire important qui permet d'élargir le cercle de distribution et de visibilité de leurs marques. Nos relations quotidiennes sont celles d'un « licensor / licensee ». En 2006, seuls 20% de notre chiffre d'affaires a été réalisé avec des jeux portant une marque d'Ubisoft.

Avec 58% du flottant en circulation, Gameloft est opéable. Quel accueil réserveriez-vous à une offre émanant d'un industriel ou d'un fonds ?
En tant que dirigeant fondateur, je regarderais avec les autres actionnaires et membres du conseil d'administration quel serait l'intérêt des actionnaires, celui de la société et celui des salariés.
Cela dit le groupe aujourd'hui a me semble-t il tous les atouts en main pour courir la course en tête sans avoir besoin d'un adossement.

Le titre Gameloft a enfoncé cet été le seuil des 4€.  Estimez-vous que son niveau actuel reflète correctement les perspectives de votre société ?
Nous ne commentons pas notre cours, c'est au marché de valoriser la société. Nous sommes juste très confiants dans notre capacité à conserver le leadership d'un marché en très forte croissance et qui peut générer des marges importantes si elle est comme Gameloft, sans dette et déjà rentable.

Quelle sera votre politique en matière de dividende cette année ?
Nous n'envisageons pas encore de verser de dividende en 2006 car nous pensons qu'il sera plus rentable pour l'actionnaire que nous réinvestissions les bénéfices.

- 28 Septembre 2006 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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