Le producteur indépendant d'électricité d'origine éolienne a précisé dans un communiqué que cette opération, dont la finalisation est prévue dans les prochains jours, lui permettrait de faire passer de 297 mégawatts (MW) à 634 MW la capacité installée qu'il exploite pour son propre compte, sur un total de 1.266 MW gérés.

La transaction est financée principalement par un crédit-vendeur de 34 millions d'euros arrivant à échéance en 2026, contracté par BGE Investment, filiale à 100% de Theolia. BGE Investment est sans recours sur sa maison mère, mais Theolia indique qu'il garantira une partie de la dette contractée en fonction du niveau des cash flows dégagés par Breeze Two Energy.

Sur la base d'une intégration annuelle de la société allemande, dont la valeur d'entreprise est estimée à 309 millions d'euros environ, le chiffre d'affaires consolidé annuel de Theolia dépassera 100 millions d'euros, contre 67,5 millions en 2011.

"En 2012, nous avons travaillé à contre-courant. Le climat est plutôt à la contraction économique, à la crise financière et au ralentissement des opérations (...) mais nous allons mesurer l'impact de l'intégration de Breeze Two Energy dès 2013, avec des coûts pratiquement constants", a déclaré à Reuters Fady Khallouf, le directeur général de Theolia, sans se prononcer sur l'horizon auquel Theolia pourrait être bénéficiaire.

Au bord de la faillite il y a trois ans, le groupe n'a dégagé un résultat positif qu'au cours d'un seul exercice, en 2010, sous l'effet mécanique d'une augmentation de capital.

Evoquant, grâce à cette opération, "une taille suffisante pour absorber les coûts structurels et rendre les charges financières du passé plus faciles à résorber que sur le périmètre initial de Theolia", Fady Khallouf a également estimé que la capacité de Theolia à croître de manière significative devrait se traduire en termes de valorisation boursière.

Au premier semestre 2012, le résultat financier du groupe a représenté une charge nette de 14,2 millions d'euros, contre 6,7 millions un an plus tôt, avec une forte hausse des charges d'intérêts liée à un emprunt obligataire convertible (Océane).

"Cette opération préfigure pour Theolia la possibilité de poursuivre son développement organique mais aussi externe. Nous avons aujourd'hui une approche réelle de création de synergies opérationnelles, nous ne sommes plus dans la fuite en avant où les acquisitions n'étaient pas intégrées opérationnellement", a également déclaré Fady Khallouf. "C'est de la croissance réfléchie et raisonnée, et cela traduit bien le fait que Theolia a changé de stratégie, de fondamentaux et d'âme."

L'action Theolia affiche un gain de 16,5% depuis le début de l'année, après un recul de 22,7% en 2012, pour une capitalisation de l'ordre de 200 millions d'euros.

Edité par Gilles Guillaume

par Benjamin Mallet