Zurich (awp) - Les quelques rares actions du secteur touristique cotées à la Bourse suisse étaient sous pression lundi, face aux craintes croissantes liées à l'expansion du variant indien du Covid-19, appelé delta par l'OMS. Le domaine du tourisme et du transport pourraient de nouveau se retrouver sous pression, alors qu'il entame à peine une fragile convalescence.

Vers 11h15, le titre du spécialiste des boutiques hors-taxe Dufry perdait 4,4% à 58,10 francs suisses et celui de l'exploitant aéroportuaire Flughafen Zürich reculait de 1,9% à 158,80 francs suisses. L'indice de référence SPI était quant à lui quasiment à l'équilibre (+0,05%).

"Même si la pandémie de coronavirus ne se trouve actuellement pas sur le devant de la scène, la propagation du variant delta dans certaines partie de l'Europe risque de peser sur la conjoncture. Les investisseurs devraient garder un oeil sur cette mutation et réfléchir à deux fois à leurs placements", a averti l'analyste Timo Emden, d'Emden Research, dans un commentaire.

Quant à Milan Cutkovic d'Axi, il estime "que si les effets (du développement du variant delta) à moyen terme sur les marchés actions devraient plutôt être faibles, de nouvelles restrictions pourraient peser sur le moral des investisseurs à court terme".

Les spécialistes de Commerzbank ont pour leur part souligné qu'une nouvelle vague de contaminations gagnait le Royaume-Uni et l'île pourrait se voir de nouveau classée comme zone à risques. "Le variant delta, contre lequel les vaccins semblent protéger à divers degrés, avance aussi dans d'autres pays", a averti la banque allemande dans une note.

Présent dans 85 pays

En Russie, Moscou a annoncé dimanche un record quotidien de morts du Covid-19, alors que l'épidémie flambe en Indonésie. Plusieurs autres pays d'Asie et du Pacifique ont pris de nouvelles mesures sanitaires face à la progression du variant delta, qui inquiète partout dans le monde.

Identifié pour le première fois en Inde, le variant delta, plus contagieux, est désormais présent dans au moins 85 pays, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), faisant craindre, malgré les campagnes de vaccination, de nouvelles vagues de la pandémie qui a déjà fait près de 4 millions de morts.

Le Portugal, qui a resserré ses restrictions dans les villes les plus touchées dont Lisbonne, a été le premier Etat de l'Union européenne à annoncer qu'il était désormais dominant sur son territoire.

Il l'est également au Royaume-Uni, où il représentait 96% des nouveaux cas dès le 14 juin, et en Afrique du Sud. Il représente actuellement 9 à 10% des nouvelles contaminations en France et 16% en Belgique.

al-afp/