PARIS, 3 octobre (Reuters) - Marine Le Pen a réaffirmé jeudi que le Front national poursuivrait en justice certains médias qui qualifient sa formation d'extrême droite dans des cas symboliques, afin de faire cesser ce qu'elle juge être une volonté de dénigrement.

Mercredi, la présidente du FN avait dénoncé devant des journalistes et analystes réunis au journal L'Express une formulation "péjorative" et un "grave défaut d'impartialité".

Elle avait souligné que son mouvement respectait "l'intégralité des règles républicaines", revendiquant une formation politique "ni à droite ni à gauche" et avec "des idées radicalement différentes du PS et de l'UMP".

Après cette annonce, le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis a appelé "tous les démocrates" à poster partout, sur leur blog, statut facebook ou sur Twitter que "le Front National est d'extrême droite".

"J'appelle à cet acte simple de résistance. Et qu'elle ose nous faire un procès !", a-t-il écrit sur son blog. Son appel a été relayé par des députés socialistes et Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche.

Harlem Désir, Premier secrétaire du PS, a estimé que le FN n'était pas un parti républicain. "C'est un parti héritier de l'extrême droite classique. Son idéologie est celle des ennemis de la République de toujours", a-t-il dit sur BFM-TV.

Marine Le Pen a précisé jeudi qu'elle irait en justice dans des cas bien précis "pour faire admettre que ce terme n'est pas du tout comme on nous l'explique, uniquement un positionnement sur l'échiquier politique".

"Je demande juste que les médias qui sont soumis à une obligation d'impartialité cessent d'utiliser un terme qui est aujourd'hui utilisé comme une injure", a-t-elle dit sur BFM-TV.

Wallerand de Saint-Just, l'avocat du FN, a précisé que le parti n'attaquerait en justice que des textes ou des propos "qui associent le FN à des nazis, à des racistes, à des antisémites ou à des meurtriers".

"Si nous allons en justice, c'est pour soumettre des propos bien précis, nous n'allons pas faire n'importe quoi", a-t-il dit au quotidien 20 Minutes.

Il a précisé que le FN utiliserait plus largement la technique du droit de réponse lorsqu'une publication évoque un parti d'extrême droite à propos du FN, mais que ce ne serait pas systématique. "Ce serait un boulot considérable". (Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)