Strasbourg (awp/afp) - Deux offres de reprise ont été déposées pour la reprise des sites du groupe sidérurgique Ascometal France (800 salariés), placé en redressement judiciaire, et une troisième offre demeure incertaine, a-t-on appris jeudi auprès de la CGT.

Selon le syndicat, l'offre du groupe français Europlasma porte sur environ 650 salariés. Elle est conditionnée à l'obtention d'un prêt de 43 millions d'euros auprès du "Fonds pour le développement économique et social" et à l'obtention de diverses aides auprès des collectivités territoriales.

L'autre offre, du fonds d'investissement britannique Greybull, concerne environ 700 salariés. Ses conditions de financement ne sont pas décrites, et elle est également associée à plusieurs conditions suspensives.

"L'offre d'Europlasma a l'avantage de couvrir un large périmètre, et c'est, à ce stade, le seul point positif. Le projet est incertain et le financement est clairement douteux", a réagi la CGT dans un communiqué. "Concernant Greybull l'offre est creuse (...) et le passé nous a appris que ce genre de profil n'était pas le meilleur pour un repreneur."

Un autre repreneur potentiel, l'italien Venete, qui avait la préférence des salariés, n'a pas présenté d'offre améliorée. Il avait présenté une première offre en avril, avant d'annoncer en mai que ses conditions n'étaient "pas satisfaites", laissant entendre qu'il se retirait.

Venete réclamait notamment au propriétaire qu'il finance le "désamiantage" et le "dépoussiérage du site d'Hagondange", estimé à 11 millions d'euros par la CGT. Des discussions avaient été menées avec le Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle), pour envisager un soutien financier public, mais aucun accord n'a été conclu.

Selon une source proche de l'entreprise italienne, la dissolution de l'Assemblée nationale aurait compliqué les discussions face à l'incertitude du résultat des prochaines élections législatives et la composition du gouvernement qui en découlera.

La CGT "considère" cependant que l'offre de l'industriel italien "est toujours valable", tout en lui demandant de "clarifier" sa position. Sollicité par l'AFP, l'entreprise n'a pas donné suite.

Ascométal dispose d'une aciérie et d'un centre de recherche à Hagondange (Moselle), et de trois sites d'usinage et de parachèvement, à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Etienne (dans le quartier du Marais) et Leffrinckoucke (Nord). Le sort de ces sites doit être tranché par le tribunal de Strasbourg le 28 juin.

Une autre aciérie, à Fos-sur-mer (Bouches-du-Rhône), sera reprise par l'italien Marcegaglia, selon la décision du tribunal rendue le 31 mai.

afp/rp