Paris (awp/afp) - L'entreprise d'analyse de produits pharmaceutiques, alimentaires et de matériaux Eurofins Scientific a rejeté mardi les accusations lancées la veille par le fonds Muddy Waters, notamment de malversations, qui ont fait plonger le cours en Bourse de plus de 16%.

"L'ensemble des allégations et insinuations qui sont contenues" dans le rapport "est soit inexact, soit non pertinent, soit partial et/ou trompeur", affirme Eurofins dans un communiqué, regrettant que le fonds américain ne soit "jamais" entré en contact directement avec l'entreprise avant sa publication.

La publication du rapport, quelques minutes après l'ouverture de la Bourse de Paris, avait fait chuter le titre jusqu'à plus de 20% en séance, faisant tomber l'action à son plus bas niveau depuis 2020.

"La confusion" et "les contradictions inhérentes à ses finances et à ses opérations" rendent l'entreprise "optimisée à la malversation", avait notamment écrit Muddy Waters.

Muddy Waters dénonce dans un rapport de 36 pages "l'opacité" des comptes de l'entreprise. "Au fur et à mesure qu'Eurofins s'agrandit, elle procède à des acquisitions plus petites (...). La grande majorité des acquisitions n'atteignent pas le seuil de divulgation, ce qui maintient l'opacité de la plupart des dépenses".

Eurofins a connu des dernières années difficiles en Bourse: alors que le cours avait progressé jusqu'à plus de 120 euros en 2021, lui permettant de faire partie des titres de l'indice vedette CAC 40, la valeur de son action a désormais été divisée par près de trois.

Eurofins, qui a déjà été la cible de vendeurs à découvert avant Muddy Waters, "fournira en temps voulu des réfutations détaillées et des faits concernant la longue liste d'allégations insidieuses contenues dans le rapport", précise le communiqué mardi.

L'entreprise se dit "absolument confiante sur l'intégrité de ses comptes, de ses performances opérationnelles, de ses contrôles internes et de sa gestion des risques" et compte "travailler avec ses auditeurs" financiers pour préparer "d'autres analyses", le rapport pouvant "injustement jeter le doute sur leur travail"

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