En découle des suspensions de projets et par extension un ralentissement de l'activité chez le spécialiste de la production d'ingrédients actifs pour l'industrie pharmaceutique. 

Cela étant dit, le management maintient ses ambitions de développement et rappelle qu'en dépit de cette contrariété le groupe ne rencontrera pas de difficultés de financement à court-terme.

Euroapi a déjà été plusieurs fois discuté dans cette rubrique, notamment ici et . Lors de son introduction en bourse, nous soulignions le caractère ingrat de l'activité, peu rentable et faiblement génératrice de cash, ainsi que le "derisking" intelligent de Sanofi.  

La valorisation à x1.5 le chiffre d'affaires — sans capacité démontrée à croître ou à générer des profits — nous semblait alors audacieuse. Nous notions cependant le vent porteur des enjeux de souveraineté, ainsi que les achats de titres soutenus de la part des membres de la direction. 

Parmi eux, et en particulier, le directeur général Karl Rotthier, le directeur financier Antoine Delcour, et la présidente du conseil d'administration Viviane Monges. Toute cette équipe, il faut le signaler, jouit d'une très bonne réputation dans l'industrie.

L'exercice en cours devrait déboucher sur un chiffre d'affaires de €1 milliard. Avec un profit d'exploitation "core" — reste à voir ce que cela englobe ou élimine... — avant amortissements de €100 millions et €120-€130 millions d'investissements, la génération de cash sur l'année sera de nouveau négative.

Quelle crédibilité accorder au plan du management d'atteindre 20% de marge d'EBITDA "core" d'ici 2026 ? La question demeure. Mais si l'on projette un taux de croissance annualisé de 3% et une marge de 15%, on obtient €165 millions d'EBITDA. 

Moins €120 millions d'investissements sans doute récurrents dans l'outil de production, on parvient au gros mouillé à un free cash-flow opérationnel — c'est-à-dire avant charge d'intérêts et taxes — de €45 millions. 

A €5 par action, la capitalisation boursière de €475 millions reflète des anticipations autrement plus réalistes qu'auparavant. A condition bien sûr que le plan stratégique fonctionne...