* La croissance organique ressort à 4,6% au T3

* Les ventes reculent (-0,6%) en Europe de l'Ouest

* La dynamique ralentit fortement en Asie

* Le groupe anticipe un T4 "légèrement meilleur" (Actualisé avec conférence téléphonique, commentaire d'analyste)

par Pascale Denis

PARIS, 6 novembre (Reuters) - L'Oréal a vu sa croissance organique encore décélérer au troisième trimestre, sous le coup d'un fort ralentissement dans les produits de luxe, d'un tassement de la croissance en Asie et d'un recul en Europe de l'Ouest touchée par la crise.

Le chiffre d'affaires du numéro un mondial des cosmétiques, propriétaire de L'Oréal Paris, Garnier, Lancôme ou encore Yves Saint Laurent Beauté, a progressé de 11,8% en données publiées sur la période, pour atteindre 5,52 milliards d'euros.

Mais sa croissance organique a encore fléchi, ressortant à 4,6%, après 5,7% au deuxième trimestre et 6,4% du premier.

Dans les produits de luxe (Lancôme, Yves Saint Laurent, Armani, Kiehl's), la croissance organique a nettement reculé, à 6,6%, après une hausse de 10,4% au premier semestre, affectée par un ralentissement en Asie et dans les réseaux de "travel retail" (ventes aux voyageurs).

Lancôme, la marque phare de la division, a fait mieux, avec une progression supérieure à 10%, tandis que YSL a fait moins bien (aux environs de 5%) et qu'Armani est resté stable.

La cadence est en revanche restée solide dans les produits grand public (L'Oréal Paris, Maybelline, Garnier) avec une progression de 4,9% (contre 4,7%).

Dans les produits professionnels (destinés aux salons de coiffure), marché peu porteur qui peine à retrouver une dynamique positive, les ventes de L'Oréal se sont nettement dégradées (+0,1% après une hausse de 2,9% du premier semestre).

Les ventes du groupe sont à nouveau tombées dans le rouge (-0,6%) en Europe de l'Ouest, où les mesures d'austérité liées à la crise de la dette pèsent sur les dépenses de consommation, principalement en Europe du Sud, en Grèce, en Espagne et en Italie.

CLARISONIC EXPLOSE AUX ETATS-UNIS

Elles se sont en revanche maintenues aux Etats-Unis (+7,1%, contre +7,3%), avec une explosion (+60%) des ventes de Clarisonic, ces petites brosses cosmétiques censées lisser les traits, dont L'Oréal a fait l'acquisition il y a un an, et qui devraient être commercialisées dans le monde entier en 2013.

A l'inverse, elles ont nettement fléchi en Asie-Pacifique, avec une progression ramenée à 7,3%, contre 12,5%, avec une décélération en Chine, en Corée et à Taïwan.

"L'Oréal fait moins bien que la plupart de ses grands concurrents sur le trimestre", soulignent les analystes de Bernstein, évoquant Unilever (+8,0%), Estee Lauder (+6,0%) ou Beiersdorf (+6,4%).

Le groupe, qui ne donne pas de prévisions pour l'exercice en cours, a indiqué par la voix de son PDG que ses ventes du quatrième trimestre seraient "légèrement meilleures" qu'au troisième.

Jean-Paul Agon a également dit attendre une croissance du marché mondial des cosmétiques légèrement inférieure à 4% au deuxième semestre, après une progression légèrement supérieure à ce taux au premier.

"Au total, le marché devrait donc se situer aux alentours de 4% en 2012", a-t-il dit, ajoutant qu'il n'y avait pas de raisons de penser, à ce jour, que la croissance du marché mondial serait très différente en 2013.

La valeur a fini à 98,16 euros à la Bourse de Paris mardi, signant une progression de 21,6% depuis le début de l'année. (Edité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Estee Lauder Companies Inc, L'OREAL