Stockholm (awp/afp) - L'équipementier de télécommunications Ericsson a fait état mardi de résultats en baisse et inférieurs aux attentes au deuxième trimestre dans une conjoncture défavorable qui appelle selon lui de nouvelles mesures d'économies.

Le bénéfice net de l'équipementier a chuté de 26% sur un an, à 1,6 milliard de couronnes (169 millions d'euros), pour un chiffre d'affaires érodé de 11%, à 54,1 milliards.

Ericsson peine à rebondir sur des marchés arrivés à maturité et fortement concurrentiels comme en Europe et en Amérique du Nord, à faible croissance économique comme en Amérique du sud et en Russie, ou à l'arrêt comme en Chine.

Les ventes ont diminué de 13% en Europe centrale et occidentale, de 18% en Europe du nord et en Asie centrale, de 8% en Amérique du Nord et 10% en Amérique du Sud.

Ericsson tire son épingle du jeu en Asie, en particulier en Asie du Sud-Est et en Océanie, grâce à la migration graduelle de la 3G vers la 4G.

Dans l'ensemble, "la tendance négative du secteur observée au premier trimestre s'est intensifiée et affecte la demande en réseaux mobiles à haut débit", a relevé le directeur général Hans Vestberg.

"Nous poursuivons notre programme de réduction des coûts, mais à la lumière de l'évolution du marché, la direction a décidé (...) de lancer de nouvelles actions pour réduire encore davantage ces dépenses", a-t-il ajouté.

Le groupe suédois s'est fixé en 2014 un objectif de 9 milliards de couronnes d'économies annuelles d'ici 2017 et les mesures associées à cet objectif "sont mises en oeuvre conformément aux prévisions", selon Ericsson.

Il doit toutefois faire plus pour redresser sa rentabilité. Après la réorganisation de sa direction à partir du 1er juillet, resserrée autour d'une vingtaine de responsables de départements et de zones géographiques, il a notamment l'intention de diminuer les investissements de recherche et développement dans la téléphonie par internet.

- Menaces sur l'emploi -

Il espère ainsi ramener les dépenses opérationnelles à 53 milliards par an à l'issue du second semestre 2017, contre 63 milliards en 2014, ce qui représente un doublement de l'objectif de réduction des coûts fixé en 2014.

Selon des sources citées en juin par le quotidien Svenska Dagbladet, Ericsson envisage de supprimer des milliers d'emplois - jusqu'à 15.000, soit 10% des effectifs actuels.

L'équipementier, qui n'a pas confirmé ces informations, employait 116.300 personnes fin 2016 contre 82.500 en 2010 lorsque Hans Vestberg a succédé à Carl-Henric Svanberg, une hausse des effectifs de 34% qui a coïncidé avec un lent effritement des résultats. Le nombre de salariés a été ramené à 115.300 fin mars.

Au cours du seul deuxième trimestre, 4.000 emplois ont été supprimés. "Aucun pays" ne sera épargné par les nouvelles suppressions envisagées, a prévenu Hans Vestberg, cité par l'agence TT.

Dans une note d'analystes, Nordea Credit Research indique "maintenir son diagnostic prudent" sur l'action Ericsson compte tenu des avertissements de l'équipementier qui prévoit "des conditions d'activité similaires" au second semestre.

Les résultats sont inférieurs aux attentes des analystes qui escomptaient un chiffre d'affaires de 55,4 milliards de couronnes, selon l'agence SME Direkt.

Et les mesures additionnelles de restructuration annoncées mardi n'ont guère rassuré les investisseurs: le titre a clôturé en baisse de plus de 5% à la Bourse de Stockholm mardi, après avoir perdu plus de 20% de sa valeur depuis le début de l'année.

gab/LyS