LE CAIRE, 20 novembre (Reuters) - Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi demande aux Etats-Unis et à l'Europe d'aider l'armée libyenne à vaincre les milices islamistes pour éviter que la Libye ne connaisse le sort de l'Irak et de la Syrie.

Dans une interview accordée jeudi à la chaîne de télévision France 24, il a accusé des islamistes venus de Libye de prêter main forte dans son pays aux djihadistes du groupe Ansar Baït al Makdis, actifs dans la péninsule du Sinaï et qui auraient fait récemment allégeance à l'Etat islamique (EI) d'Abou Bakr al Baghdadi.

"Si on se contente de s'occuper du terrorisme comme on l'a fait en Irak et en Syrie, la Libye va devenir une terre d'accueil (pour les islamistes) et va représenter un danger pour la stabilité de toute la région", a dit le président égyptien.

"La communauté internationale, l'Europe et les Américains, doivent aider l'armée nationale libyenne à reprendre le terrain perdu et à combattre le terrorisme, pour rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays."

Il a réaffirmé que l'Egypte apportait son soutien à l'armée libyenne mais n'était pas intervenue directement dans les combats.

"Si nous intervenions directement, je n'hésiterais pas à le dire. Mais tout ce que nous avons fait jusqu'ici, c'est aider l'armée nationale libyenne, le Parlement et le gouvernement libyens", a poursuivi Abdel Fattah al Sissi.

L'Egypte forme notamment sur son sol des combattants libyens anti-islamistes et partage des informations avec les services libyens.

Selon certaines sources, des pilotes libyens aux commandes d'avions égyptiens ont bombardé cette année des positions islamistes en Libye mais Le Caire a répété que sa politique était celle de la non-intervention. "Il n'y a pas de forces égyptiennes en Libye", a insisté le président Sissi. "Nous protégeons nos frontières à partir de chez nous." (Shadi Bushra, Stephen Kalin et Omar Fahmy; Guy Kerivel pour le service français)