Il a fait savoir lundi à la presse que la BCE surveillait étroitement l'évolution de la conjoncture en Europe pour voir si des nouvelles mesures, y compris des mesures non conventionnelles, pourraient se révéler nécessaires.

"Cela ne signifie pas que de nouvelles mesures doivent être prises immédiatement, plutôt que l'on se prépare à toutes les éventualités", a-t-il dit.

Si des mesures non conventionnelles s'avéraient nécessaires, Ewald Nowotny a affirmé que sa préférence irait vers une intervention sur le marché des titres adossés à des actifs en Europe (asset-backed securities ou ABS). Mais il a ajouté qu'une série de mesures étaient à l'étude, sans ordre de priorité.

La BCE a ouvert la porte jeudi au recours à la planche à billet, son président, Mario Draghi, disant être prêt à mobiliser tous les instruments disponibles si l'inflation restait trop faible trop longtemps.

"De mon point de vue personnel je préfère des mesures les plus près possibles du marché. Cela signifie à mon avis que la première mesure à prendre est un renforcement du marché des ABS en Europe", a dit Ewald Nowotny, ajoutant que cela pourrait améliorer directement les perspectives de financement pour les petites et moyennes entreprises, tout en ayant un impact monétaire positif.

"Cela ne veut pas dire que d'autres choses soient exclues a priori, mais mon attention personnelle irait vers ce secteur."

Il a ajouté qu'une nouvelle baisse des taux n'était pas impossible tout en s'interrogeant sur sa véritable efficacité.

Il a également noté que l'inflation sous-jacente en Europe était restée relativement stable même si la hausse des prix à la consommation en zone euro ressortait à 0,5%, nettement en deçà de l'objectif de la BCE d'un niveau proche mais inférieur à 2%.

"Les taux d'inflation faibles sont très largement dirigés par l'évolution des prix de l'énergie, sur lesquels la BCE a une influence très limitée - si tant est qu'elle en ait une à travers le taux de change (de l'euro)",

"C'est pourquoi je pense que dans cette situation, l'aspect de l'inflation sous-jacente est le plus important", a-t-il dit, notant que de fortes hausses de salaires dans des pays clés comme l'Allemagne cette année devraient aider à lutter contre la faiblesse de l'inflation, surtout dans le secteur des services.

(Michael Shields, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)