Berlin (awp/afp) - Le géant de l'énergie allemand en crise EON a annoncé jeudi le lancement d'une augmentation de capital d'un volume de plus d'un milliard d'euros pour l'aider à financer les coûts de la sortie du nucléaire.

Le groupe de Essen (ouest) avait déjà annoncé son intention de faire appel au marché, il ne restait plus qu'à connaître la date.

Le groupe veut vendre à compter de ce jeudi plus de 200 millions de nouvelles actions via un placement accéléré auprès d'investisseurs financiers, a-t-il précisé dans un communiqué. Au cours de clôture de l'action jeudi, cela correspond à un volume de plus de 1,3 milliard d'euros.

L'augmentation de capital vise "à renforcer la base de capital propre et de liquidité" du groupe, a-t-il expliqué, dans le cadre du compromis passé avec l'Etat sur la sortie du nucléaire prévue en 2022.

Le gouvernement et les énergéticiens ont passé un accord prévoyant le transfert par les opérateurs nucléaires en Allemagne de plus de 23 milliards d'euros dans un fonds chargé de la gestion des déchets, auquel EON doit participer à hauteur de près de 10 milliards d'euros.

L'Etat assumera ainsi la responsabilité du stockage des déchets radioactifs, les groupes seront libérés des risques sur le long terme lié à la gestion de ces déchets.

EON a récemment fait état d'une perte nette part du groupe record de 8,45 milliards d'euros en 2016, après un déficit de près de 7 milliards un an plus tôt.

Comme ses concurrents européens, il souffre depuis plusieurs années de la chute des prix de gros de l'électricité et de la concurrence des énergies renouvelables subventionnées. L'abandon de l'atome décidé par la chancelière conservatrice Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima en 2011 a accentué ses difficultés.

Pour y répondre, le groupe, comme son rival allemand RWE, a décidé de se scinder, regroupant ses centrales à charbon et à gaz dans une filiale Uniper, pour conserver les énergies propres et d'avenir (solaire, éolien), les réseaux et les services clients.

Cette séparation a entraîné des coûts exceptionnels, responsables en grande partie des pertes abyssales de l'an passé.

afp/rp