"La convocation surprise par le président français d’élections législatives anticipées en réaction à la nette victoire de l’extrême droite lors des élections au Parlement européen a alimenté la volatilité des obligations françaises" explique Janus Henderson Investors. "La volatilité s'est abattue sur les obligations d'entreprises françaises jugées vulnérables dans les secteurs de la banque et des services aux collectivités" précise le groupe mondial de gestion d'actifs.

"Pour le secteur très endetté des services aux collectivités, l'influence du Rassemblement National pourrait avoir un impact plus direct car il fait campagne sur une baisse des factures d'énergie. Dans son programme, il plaide pour une sortie du marché européen de l'électricité, qui a des répercussions potentielles sur l'ensemble des opérateurs de services aux collectivités, en particulier pour EDF, qui est entièrement détenue par l'État. Voilà pourquoi nous considérons qu'il s'agit de l'émetteur le plus vulnérable à l'intervention de l'État" constate Janus Henderson Investors qui liste quatre risques potentiels pour EDF.

Le premier est l'impact sur la rentabilité de la hausse des taxes et de la baisse des tarifs de détail de l'énergie en cas de sortie du marché européen de l'électricité.

Le second est une accélération des dépenses d'investissement car le Rassemblement National est pro-nucléaire et le programme du parti fixe des objectifs ambitieux, voire irréalistes, concernant le rythme de construction des nouveaux réacteurs.

Le troisième est la réduction des objectifs en matière d'énergies renouvelables, qui n'ont guère les faveurs de ce parti.

Le quatrième est le remaniement de la direction, ce qui pourrait être déstabilisant compte tenu du récent changement de PDG.

"L'opérateur Engie, en partie détenu par l'État, pourrait lui aussi être pénalisé par une hausse des taxes. Un changement de cap majeur de la France en matière d'énergies renouvelables pourrait remettre en question la stratégie de croissance de l'entreprise, fortement axée sur le déploiement des énergies renouvelables. Cela dit, une part importante des investissements d'Engie dans les renouvelables se fait à l'étranger et la situation pourrait également se traduire par une baisse des besoins d'investissement à court terme, ce qui compenserait les répercussions sur le crédit de cette entreprise dans l'immédiat", souligne, en outre, Janus Henderson Investors.