Enbridge répartira les livraisons de décembre sur son réseau de brut lourd de 11 % et rationnera l'espace sur le réseau de pétrole léger de 13 %. Ce rationnement est le plus élevé depuis l'hiver dernier et survient après une période de répartition très faible ou nulle en 2022.

Une répartition plus importante, ou un rationnement de l'espace pipelinier, sur le réseau principal de 3,1 millions de barils par jour (bpj) pourrait entraîner un refoulement du brut en Alberta et peser sur les prix au centre de stockage de Hardisty, où le pétrole lourd canadien de référence se négocie déjà avec une forte décote par rapport aux qualités américaines. [CRU/CA]

"Si c'est le début d'un véritable resserrement supplémentaire, cela va vraiment faire mal", a déclaré Rory Johnston, fondateur du bulletin Commodity Context. "Avoir un arriéré de transport en plus du rabais de qualité serait un double coup dur que la répartition ne veut pas voir en ce moment."

La répartition s'accélère généralement pendant l'hiver, lorsque la production au Canada est habituellement à son plus haut niveau, a déclaré M. Johnston. Les producteurs de pétrole canadiens doivent également ajouter une plus grande proportion de diluant, un pétrole ultra-léger, au bitume visqueux afin qu'il puisse s'écouler dans les pipelines par temps froid, ce qui augmente les volumes.

Les signes de congestion accrue sur les pipelines d'exportation canadiens s'ajoutent à une période prolongée de faible demande pour le Western Canada Select (WCS), le grade lourd canadien de référence, dans le Midwest américain et sur la côte du Golfe.

Pourtant, la répartition sur les pipelines d'exportation canadiens reste bien en deçà des niveaux historiques, qui jusqu'à l'été dernier atteignaient plus de 50 % de certaines parties du réseau.

La congestion a connu une baisse spectaculaire après qu'Enbridge ait terminé son projet de remplacement de la ligne 3 en octobre dernier, ajoutant une capacité de 370 000 barils par jour au réseau d'exportation.

Selon les données d'Enbridge, il n'y a pas eu de répartition du tout sur la canalisation principale de mars à juillet de cette année. En novembre et octobre, la répartition était de 2 % sur les oléoducs de pétrole léger et lourd.