Zurich (awp) - Le transformateur laitier Emmi a vu sa rentabilité prendre l'ascenseur sur les six premiers mois de l'année, alors que ses recettes n'ont que marginalement progressé. La multiplication par près de deux du bénéfice net répond toutefois essentiellement à la cession d'une participation majoritaire dans l'américain Islandic Milk and Skyr Corporation.

Le chiffre d'affaires a grignoté un demi point de pourcentage pour s'établir à 1,68 milliard de francs suisses, tout comme l'excédent d'exploitation (Ebit) à 95,0 millions. La marge opérationnelle afférente a stagné à 5,7%. La croissance organique est largement attribuée aux adaptations tarifaires adoptées en fin d'année dernière.

Hors produit de l'externalisation de participation, pour un montant de 56,9 millions, le bénéfice net a néanmoins gagné près de 10% à 72,5 millions. L'effet exceptionnel permet à Emmi d'inscrire 129,0 millions à cette rubrique dans son compte-rendu publié mercredi.

Ces évolutions ne suffisent pas à combler intégralement les attentes moyennes des analystes consultés par AWP, qui anticipaient des revenus de 1,69 milliard, un Ebit de 97,7 millions moyennant une marge de 5,8% et un bénéfice net de 130,0 millions.

La Suisse est demeurée la vache à lait d'Emmi en terme de revenus, malgré une contraction de 0,9% du chiffre d'affaires à 830,3 millions. Les ventes ont enflé de 13,5% à 502,2 millions outre-Atlantique et de 10,9% à 287 millions dans les pays européens.

Objectifs à court terme confirmés

La direction reconduit ses prétentions pour l'ensemble de l'exercice, qui comprennent une croissance de 1,5 à 3,0% du chiffre d'affaires. L'Ebit doit s'établir "vers le milieu" de la fourchette de 205 à 215 millions de francs suisses articulée en mars, a précisé en conférence de presse le directeur général Urs Riedener.

La marge bénéficiaire ajustée d'éléments non récurrents doit atteindre 4,5 à 5,0%, contre 4,3% au premier semestre. Si la base de comparaison pour le premier semestre était favorable, celle pour le second s'annonce toutefois plus exigeante, souligne le groupe.

Le groupe conservera une attention particulière sur ses coûts de fonctionnement, en Suisse comme à l'étranger. La concentration des activités dans les desserts au sud des Alpes doit permettre de générer des synergies.

Vontobel accueille une performance presque conforme à ses attentes. La confirmation des perspectives brossées par la direction pour l'ensemble de l'exercice constitue un soulagement pour la banque privée.

La performance intermédiaire représente selon Baader Helvea une preuve de l'attractivité de l'action Emmi sur le long terme. A plus brève échéance toutefois, les actionnaires risquent d'être échaudés par un manque de potentiel haussier, note le courtier genevois. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) anticipait pour sa part un rétablissement plus marqué de la rentabilité opérationnelle.

UBS retient la réticence des détaillants à accepter les hausses de prix réclamées par l'industriel lucernois, mais soupçonne ce dernier d'être suffisamment en tête pour consentir à voir ses produits retirés des étals, plutôt qu'écoulés avec un rabais. Cette stratégie s'était avérée payante en 2015, rappelle la banque aux trois clés.

A la clôture de la Bourse Suisse, la nominative Emmi dégringolait de 6,64% à 745 francs suisses, après avoir essuyé un plancher durant la séance à 733 francs suisses. L'indice élargi Swiss Performance Index affichait lui dans le même temps une infime hausse de 0,02% à quelque 10'847 points. jh/lk