Le quatrième groupe européen de BTP et de concessions, numéro trois français, a réalisé l'an dernier un bénéfice net, part du groupe, de 220 millions d'euros, en ligne avec le consensus ThomsonReuters I/B/E/S qui donnait 221,88 millions sur la base des estimations de 15 analystes.

Cette amélioration est imputable au redressement des marges opérationnelles dans les activités de travaux, engagé par le PDG Pierre Berger depuis son arrivée au sein du groupe en 2011. Le résultat opérationnel d'Eiffage a grimpé l'an dernier de 8,6% au niveau record de 1,199 milliard d'euros, donnant une marge opérationnelle de 8,5%, contre 8,0% en 2011.

Après plusieurs années de stagnation, le chiffre d'affaires d'Eiffage a renoué avec la croissance en 2011. En 2012, les ventes du groupe ont augmenté de 2,2% à 14,03 milliards d'euros, et Eiffage a dit viser pour 2013 une croissance de 1,2% à 14,20 milliards.

"(La politique sélective de prises d'affaires), conjuguée à la poursuite des efforts engagés dans la maîtrise des coûts et à la démarche d'amélioration de la productivité des chantiers, doit permettre au résultat opérationnel courant et au résultat net part du groupe de progresser à nouveau en 2013, et à la dette financière nette de continuer à se réduire", a déclaré Eiffage dans un communiqué.

"2013 se présente (de manière plutôt positive) en ce qui nous concerne, on n'a pas vu encore de chute brutale des commandes en provenance des collectivités", a ajouté Pierre Berger au cours d'une conférence avec les analystes.

"Ce n'est pas une preuve que ça ne va pas arriver, mais pour l'instant et à l'heure où je vous parle, ce n'est pas encore le cas."

POURSUITE DE LA SIMPLIFICATION DU GROUPE

Pénalisé plusieurs exercices durant par des problèmes dans l'exécution de contrats, notamment celui du nouvel hôpital sud-francilien, Eiffage a engagé un plan de redressement de ses marges et restructuré ou fermé des filiales déficitaires dans sa branche énergie.

L'endettement net du groupe, logé pour l'essentiel dans l'activité concessions, a été réduit de 176 millions d'euros à 12,5 milliards d'euros en 2012.

Eiffage a sorti l'an dernier de la cote ses concessions APRR dans le cadre d'une opération de simplification de sa structure. Pierre Berger a indiqué que le groupe allait poursuivre ce travail de simplification avec l'australien Macquarie, son partenaire au sein de la coentreprise Eiffarie depuis la privatisation des autoroutes françaises en 2006, mais sans précisions sur la nouvelle structure ou son calendrier.

"Avec les équipes d'APRR et nos camarades kangourous, nous nous activons à trouver des solutions", a déclaré de son côté Max Roche, directeur général délégué, ajoutant qu'à un horizon de cinq ans, les 2,5 milliards d'euros de dette bancaire d'Eiffarie seraient remplacés par une dette obligataire équivalente.

Eiffage a indiqué qu'il proposerait de maintenir le dividende à 1,20 euro par action, comme l'année précédente.

Avant cette publication, l'action du groupe a clôturé en hausse de 6,3% à 33,99 euros.

Avec Elena Berton, édité par Dominique Rodriguez

par Gilles Guillaume