"Et ce n'est pas une utopie", a assuré François Jullemier, directeur général adjoint d'Eiffage Construction, au cours d'un colloque sur la ville du futur, jeudi soir à Paris. "En ce moment, nous posons les premiers modules d'une opération à La Rochelle (Charente-Maritime) en bois masse."

Loin de l'image d'Épinal du chalet de montagne ou de la maison "écolo", le bois est désormais valorisé pour des immeubles collectifs urbains.

"Le bois masse a tous les avantages", a expliqué François Jullemier. "C'est du bois épais qui permet de stocker une grande quantité de CO2 et de calculer des bâtiments jusqu'à sept niveaux en hauteur."

Avec à la clé, a-t-il défendu, un nouveau gisement d'emplois non délocalisables. A condition de développer une filière locale à partir d'un potentiel aujourd'hui sous-exploité : si la France est le troisième pays européen pour sa surface forestière, après la Suède et la Finlande, l'essentiel du bois massif vient d'Allemagne, d'Autriche et de Scandinavie.

Attiré par un bilan carbone nettement plus vertueux que le béton, le Grenelle de l'environnement avait fixé en 2009 des objectifs ambitieux en la matière. Mais si les projets se multiplient aujourd'hui, la part de marché du bois dans la construction reste minoritaire en France, autour de 10%, selon une estimation du ministère de l'Ecologie.

Eiffage a contribué à des bâtiments en béton emblématiques comme l'opéra de Sydney ou la Maison de la radio à Paris. Plus récemment, il a érigé la plus haute pile de béton du monde pour le viaduc de Millau.

Il n'en pilote pas moins depuis plusieurs années un laboratoire de prospective sur les tendances dans les transports, la construction et la consommation d'énergie dans les grandes agglomérations à l'horizon de 2030.

Ces travaux sont conduits en partenariat avec Dassault Systèmes et le spécialiste du transport par câble POMA.

Gilles Guillaume, édité par Dominique Rodriguez