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LONDRES (awp/afp) - Greenpeace et le fournisseur d'énergie renouvelable Ecotricity ont menacé d'engager des poursuites judiciaires contre le projet de centrale nucléaire d'Hinkley Point en Angleterre si le renflouement d'EDF par l'Etat français annoncé vendredi s'avérait être une aide étatique illégale au projet.

L'Etat français s'est engagé vendredi à renflouer EDF, en très grave difficulté financière, dans le cadre d'un projet d'augmentation de capital de quatre milliards d'euros.

"Ecotricity et Greenpeace ont écrit [vendredi] aux gouvernements britannique et français et à EDF Energy (filiale britannique d'EDF, NDLR) pour les avertir que toute nouvelle aide publique à la centrale nucléaire d'Hinkley Point serait illégale", déclare Ecotricity dans un communiqué.

"Ecotricity et Greenpeace seraient prêts à contester toute nouvelle aide devant les tribunaux", ajoute la société.

John Sauven, le directeur de Greenpeace UK a en effet estimé que l'accord financier trouvé entre l'Etat français et le groupe d'électricité dont il détient 85% "pourrait être jugé par la Commission européenne comme étant une aide étatique illégale" au projet d'Hinkley Point évalué à 18 milliards de livres (environ 23 milliards d'euros) et financé à un tiers par le chinois CGN.

L'ONG et Ecotricity se fondent sur l'analyse de trois juristes spécialisés dans le droit à la concurrence et le droit communautaire européen du cabinet Monckton Chambers, qu'elles ont sollicités, pour arriver à cette conclusion.

A l'issue d'un conseil d'administration de plus de quatre heures vendredi, le groupe français a annoncé un nouveau retard de sa décision sur le projet Hinkley Point.

EDF a en effet accepté de consulter son comité central d'entreprise (CCE) sur Hinkley Point, comme le réclamaient ses syndicats, ce qui va l'obliger à reporter une fois de plus sa décision finale sur ce projet très controversé, attendue mi-mai.

Le projet soulève des inquiétudes sur sa faisabilité et son poids sur les finances d'EDF, y compris chez l'électricien, et les syndicats notamment ont plaidé à plusieurs reprises pour son report.

Hinkley Point C représenterait la première construction de centrale nucléaire au Royaume-Uni depuis 20 ans et ces réacteurs fourniraient 7% des besoins britanniques en électricité, à un prix garanti par les autorités publiques.

mc/LyS