Henri Proglio a renoncé jeudi à sa rémunération de 450.000 euros en tant que président du conseil de surveillance de Veolia Environnement face à la polémique, mais il a gardé la fonction malgré les critiques sur cette "double casquette".

"Il ne faut pas que ça dure éternellement", a dit Christine Lagarde sur France 2 à la mi-journée.

Le ministre du Budget Eric Woerth a ensuite abondé dans le même sens lors de l'émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

"Cette situation, elle a pour vocation à assurer une transition", a-t-il dit sans en préciser la durée.

La double fonction du président d'EDF, où il touchera 1,6 million d'euros par an, continue en effet à faire débat.

Le président du MoDem, François Bayrou, a ajouté dimanche sa voix à celles de nombreux socialistes, estimant que les deux postes sont incompatibles et qu'il aurait mieux valu choisir pour EDF un patron au sein même de l'entreprise publique.

"A la tête d'EDF, il doit y avoir quelqu'un qui n'ait comme souci qu'Electricité de France" a-t-il déclaré lors du Grand Jury Europe 1.

Au Parti socialiste, le député Manuel Valls, parlant d'un cumul "baroque", a estimé vendredi sur RMC qu'Henri Proglio devait démissionner de Veolia puisqu'il y a "conflit d'intérêts évident sur le même domaine entre Veolia et EDF".

Un autre élu PS, Arnaud Montebourg, avait estimé jeudi sur LCI qu'il y avait "un conflit d'intérêts qui est condamnable et qui pourrait être regardé par la justice".

La ministre de l'Economie a émis l'espoir que les choses se calmeraient après le renoncement d'Henri Proglio à sa rémunération chez Veolia.

"J'espère que la polémique pourra s'éteindre parce qu'il a vraiment du pain sur la planche", a-t-elle dit en mettant ces critiques sur le compte de la situation préélectorale avant le scrutin régional de mars prochain.

Même si elle estime que la situation ne peut durer éternellement, elle dément tout conflit d'intérêt.

"Aujourd'hui, il y a un patron qui est engagé au service d'EDF, qui a des fonctions opérationnelles dans ce groupe et c'est le seul dans lequel il ait des fonctions opérationnelles", a-t-elle expliqué.

Pour autant, Henri Proglio doit se concentrer sur EDF.

"Le groupe EDF a besoin d'un patron, a besoin d'une stratégie et a besoin de se consolider", a-t-elle dit.

"Il faut d'abord et avant tout qu'au sein du groupe EDF la stratégie soit mise en place, convenue et que le groupe puisse aller de l'avant. Il y a beaucoup de défis pour EDF, il faut absolument les relever", a-t-elle conclu.

Yves Clarisse