par Mathilde Cru et Muriel Boselli

En 2009, la consommation française d'électricité a diminué de 1,8% en raison de la baisse de la demande des industriels touchés par la crise, a souligné RTE, la filiale d'EDF chargée du réseau de transport d'électricité à haute et très haute tension.

"Notre pronostic est une reprise de la consommation au moins égale à 1,5% (...) mais tout dépend de la tonicité de la reprise économique", a déclaré Dominique Maillard, président du RTE lors de la présentation du bilan électrique annuel.

La consommation totale s'est établie l'an dernier à 478,1 térawattheures (TWh) contre 486,1 TWh en 2008, en données corrigées des aléas climatiques, a précisé RTE.

En valeur brute (sans tenir compte des aléas climatiques), la consommation d'électricité a totalisé 486,4 TWh en 2009, ce qui représente une baisse de 1,6% par rapport à 2008.

La baisse de la consommation s'est atténuée en fin d'année dernière, les chiffres de novembre et décembre 2009 étant supérieurs à ceux de fin 2008, période pendant laquelle les effets de la crise se faisaient déjà sentir.

L'année 2008 s'était cependant soldée par une progression de 1,2% par rapport à 2007, en données corrigées.

Les grands clients industriels qui sont directement raccordés au réseau de transport ont diminué leur consommation de 8,6% en 2009 par rapport à 2008, mais cette baisse s'atténue aussi en fin d'année, a précisé RTE.

Si la consommation des petites et moyennes entreprises a diminué d'environ 3%, celle des clients domestiques a progressé de 2%.

ÉLECTRICITÉ À 75% NUCLÉAIRE

La production française d'électricité a baissé de 5,5% en 2009 par rapport à l'année précédente, à 518,8 TWh.

Le nucléaire, qui représente 75% de la production totale d'électricité, a baissé de 6,8% à 390 TWh, ce qui constitue son niveau le plus bas depuis 1999.

La production des centrales hydroélectriques a pour sa part diminué de 9,2% pour s'établir à 61,8 TWh.

L'éolien a augmenté sa production de 40% mais sa part dans le mix énergétique représente moins de 1% de la production totale.

Les centrales thermiques, qui permettent d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande, ont augmenté leur production de 3,1% à 54,8 TWh.

Si la France reste exportatrice nette d'électricité en 2009, le solde des échanges avec l'étranger recule de 47% à 24,6 TWh, en raison de la diminution de la production d'électricité, précise le rapport.

Pour la première fois depuis 27 ans, la France a même été importatrice nette en octobre.

Cette situation traduit "le bon fonctionnement des interconnexions en Europe", mais aussi une situation de crise avec moins de demande, a expliqué Dominique Maillard.

"Les échanges sont le résultat d'un marché (...) si nous avons importé ce n'est pas, sauf quelques périodes exceptionnelles, parce qu'on ne pouvait pas produire plus", a déclaré Dominique Maillard.

Les périodes d'importation sont plus fréquentes et plus longues qu'en 2008, souligne également RTE.

"L'année 2009 a compté 57 journées d'importations contractuelles nettes, contre six en 2008, 20 en 2007", écrit RTE dans son rapport.

Les investissements de RTE devraient atteindre 1,116 milliard d'euros en 2010, contre 1,03 milliard réalisé en 2009.

Ces investissements permettront de renouveler des infrastructures, d'adapter le réseau à l'essor des énergies renouvelables et de raccorder au réseau les nouvelles unités de production comme l'EPR de Flamanville (Manche).

Edité par Jean-Michel Bélot