EDF : une valeur énergétique en manque de catalyseur
Certes, le géant électronucléaire français peut se prévaloir de produire une énergie électrique peu 'carbonée', un thème clé alors que le prix du CO2 et les exigences environnementales semblent amenés à se tendre.
Mais EDF cumule les difficultés techniques : politiquement, le nucléaire n'a plus le vent en poupe, et les fermetures de centrales - à l'image de celle de Fessenheim - devraient se multiplier. Relativement ancien, son 'outil industriel' nécessite d'importants investissements de maintenance et de remise à niveau - voire les problèmes de soudure affectant plusieurs générateurs de vapeur.
Et enfin, le renouvellement du parc n'est pas simple, à en juger par les dépassements répétés de calendrier et de budget de l'EPR de Flamanville (Flamanville 3) et des réacteurs britanniques d'Hinkley Point C.
Quid, alors, du projet 'Hercule' ? Schématiquement, ce dernier amènerait l'Etat à reprendre la pleine propriété des centrales thermiques et nucléaires, jugées plus risquées, de l'hydraulique et de RTE. Parallèlement à cet 'EDF bleu', un 'EDF vert', qui pourrait coter en Bourse, comprendrait la branche Commerce, Enedis, EDF Outremer, EDF Renouvelables (hors hydraulique) et Dalkia. Soit les activités plus en vogue auprès des investisseurs qui sont notamment prisées chez Engie, dont l'exposition nucléaire - via Electrabel - est en outre bien inférieure.
Las : 'Hercule' a déjà suscité des grèves significatives du personnel d'EDF qui semblent vouées à s'amplifier, alors que le projet suscite également des critiques politiques, et peut-être de la part de la Commission européenne. Difficile dans ces conditions de considérer 'Hercule' comme un catalyseur de court terme pour l'action EDF, tombée de 15 à 9 euros depuis novembre.
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