Areva attend qu'un arbitrage de l'Etat sur le dossier s'applique, a déclaré Anne Lauvergeon, la présidente du directoire du groupe nucléaire, lors d'une interview sur BFM TV.

"Nous attendons le nouveau contrat et cela fait un peu trop de temps qu'on discute. Il y a eu un arbitrage de l'Etat et on attend que l'arbitrage de l'Etat s'applique", a-t-elle dit, confirmant des informations du quotidien La Tribune.

"Les transports ne fonctionnent plus en ce moment mais je rappelle qu'EDF a l'obligation légale de traiter l'ensemble de ses combustibles usés à La Hague, ce n'est pas facultatif", a-t-elle ajouté.

La Tribune, dans son édition de lundi, écrit que le contrat pluriannuel précédent entre EDF et Areva, qui portait sur environ 800 millions d'euros par an pour le seul retraitement à La Hague, expirait fin 2008.

Les deux groupes publics avaient suivi un arbitrage de l'Etat fin 2008 en approuvant un accord-cadre pour la période 2008-2040 et les conditions de leur contrat avaient été prolongées par un avenant pour 2009, "le temps de finaliser l'ensemble du contrat", ajoute le quotidien.

Mais l'ensemble de l'accord a été remis en cause mi-2009 car EDF et Areva "ne seraient pas d'accord sur le prix" ni sur les volumes traités.

"EDF et Areva avaient signé un accord transitoire couvrant 2009 pour sécuriser les opérations industrielles (...) Areva n'a pas souhaité prolonger en 2010 les dispositions transitoires qui prévalaient en 2009 et a interrompu la semaine dernière les évacuations de combustible usé ainsi que les opérations d'approvisionnement", a déclaré un porte-parole d'EDF.

PAS DE NOUVELLE PROVISION EN FINLANDE À CE STADE

Le sort de l'usine d'enrichissement d'uranium Eurodif d'Areva au Tricastin (Drôme) est également une source de désaccord entre l'électricien public et le groupe nucléaire.

Ce dernier pensait en effet pouvoir compter sur les commandes d'EDF pour 2011 et 2012, les deux dernières années d'activité du site avant l'entrée en service du site Georges-Besse II, mais l'électricien public s'est tourné vers le russe Tenex et l'européen Urenco et 500 emplois sont menacés chez Eurodif, selon Areva.

Anne Lauvergeon a en outre rappelé lundi que "plusieurs investisseurs" étrangers avaient été "sélectionnés" pour participer à l'augmentation de capital d'Areva, dont des fonds souverains, les discussions portant actuellement sur les modalités de l'entrée de ces partenaires potentiels.

Le plan de financement d'Areva, qui doit lui permettre de garantir plus de 9 milliards d'euros d'investissements d'ici 2012, prévoit l'entrée de partenaires dans son capital à hauteur de 15% par le biais d'une augmentation de capital. (Plus de détails et )

Par ailleurs, la présidente d'Areva déclare dans un entretien au Monde qu'elle ne voit pas de raison à ce stade d'enregistrer de nouvelles provisions pour l'EPR finlandais, dont le chantier subit déjà un retard de trois ans, pour une perte en terminaison évaluée à 2,3 milliards d'euros.

"Sur le calendrier et les coûts, nous avons toujours été totalement transparents: des provisions importantes ont été prises. Nous n'avons aucune raison, à ce stade, d'en faire d'autres", déclare Anne Lauvergeon.

Benjamin Mallet, édité par Gilles Guillaume et Dominique Rodriguez