La Commission européenne a interdit le rapprochement envisagé entre Deutsche Börse (+1,32% à 83,55 euros) et London Stock Exchange (+2,55% à 3101 pence). De l'avis des autorités de la concurrence, cette opération aurait conduit à un "monopole de fait" sur le marché de la compensation des instruments à revenu fixe (obligations et accords de rachat d'obligations) en Europe.

La décision de bloquer cette opération était anticipée par les investisseurs depuis fin février et le refus de la Bourse britannique d'accéder à l'exigence de Bruxelles de vendre sa participation d'environ 60% dans MTS, une plateforme italienne de trading de dette souveraine.

Pour donner son feu vert à ce rapprochement, la Commission avait aussi exigé la cession de la chambre de compensation française de la Bourse de Londres, LCH.Clearnet SA, qui devait être rachetée par Euronext (+0,80% à 40,11 euros).

Dans la décision d'aujourd'hui, les autorités européennes expliquent que les opérations de compensation des instruments à revenu fixe exercées par LCH.Clearnet SA sont "très fortement tributaires" des flux de transactions effectuées sur MTS. Elles ont estimé qu'en l'absence de ces flux, la viabilité future de cette activité de LCH.Clearnet SA serait "sérieusement compromise". La Commission n'a donc pas pu déterminer si LCH.Clearnet SA aurait été un concurrent viable à LSE/Deutsche Börse sur le marché de la compensation des instruments à revenu fixe.

Dans des communiqués séparés, Deutsche Börse et LSE ont regretté cette décision et la Bourse britannique a indiqué que le projet de cession de LCH.Clearnet SA à Euronext était abandonné. Alors que le contrat entre LCH.Clearnet SA et la Bourse paneuropéenne court jusqu'à décembre 2018, le président du directoire de cette dernière, Stéphane Boujnah, a déclaré à Reuters que le groupe allait proposer à ses clients des solutions alternatives après décembre 2018 dans la compensation de produits dérivés.

Valeurs citées dans l'article : Deutsche Boerse AG, Euronext