Le groupe agroalimentaire, numéro un mondial des produits laitiers frais, a détaillé sa stratégie à long terme dans un communiqué publié jeudi à l'issue d'un séminaire de deux jours avec les investisseurs à Evian.

Danone vise ainsi une croissance globale de ses ventes en données comparables comprise entre 4% et 5% en 2020, contre 2,9% en 2016. L'an dernier, la marge opérationnelle du groupe est ressortie à 13,77%.

Danone, en annonçant en juillet 2016 son projet de racheter WhiteWave, sa plus grosse acquisition depuis 2007, avait indiqué que l'opération lui permettrait de doubler de taille aux Etats-Unis. La transaction a été finalisée le 12 avril.

Le groupe français compte sur les produits WhiteWave, dont les boissons, desserts glacés, yaourts et produits laitiers bénéficient d'une forte demande, pour redynamiser ses perspectives de croissance alors qu'il est confronté à des conditions difficiles sur le marché des produits laitiers frais en Europe et sur celui du lait infantile en Chine.

Danone a précisé jeudi que l'acquisition de WhiteWave générerait 300 millions de dollars de synergies au niveau de sa marge opérationnelle courante en 2020.

"DISCIPLINE ACCRUE"

La prévision de croissance globale des ventes annoncée par le groupe pour 2020 intègre une croissance supérieure à 5% en données comparables dans la division NORAM de produits laitiers et d'origine végétale qui inclut les produits laitiers frais de Danone et les activités de WhiteWave en Amérique du Nord.

Le groupe vise aussi une croissance en données comparables comprise entre 3% et 4% pour ses produits laitiers et d'origine végétale à l'international, une division qui comprend les produits laitiers frais de Danone dans le reste du monde ainsi que les activités de WhiteWave en Europe, en Amérique latine et en Chine.

Les conditions de marché ont été difficiles en Espagne pour Danone, qui a aussi eu des problèmes pour relancer sa marque Activia en Europe et a vu ses ventes dans l'alimentation infantile sous pression en Chine, ce qui a conduit le groupe à présenter en février un plan d'économies de coûts d'un milliard d'euros d'ici 2020.

Dénommé "Protein", ce programme d'efficacité sur les frais de vente, les dépenses administratives et autres frais généraux, servira en partie à financer la croissance future du groupe. Danone a annoncé jeudi qu'il en allouerait au moins 300 millions d'euros (100 millions chaque année à partir de 2018) à la croissance de sa marge.

Enfin, Danone a l'intention de continuer de se focaliser sur la progression de son free cash flow, qui lui permettra de se désendetter, avec l'objectif d'atteindre en 2020 un ratio d'endettement (dette nette/excédent brut d’exploitation) inférieur à 3.

Le groupe vise par ailleurs une rentabilité de ses capitaux investis (ROIC) d'environ 12% pour 2020.

"Cette stratégie permettra de progresser en sécurité pour assurer une croissance rentable et durable, une croissance continue du bénéfice net par action et créer les conditions d'une croissance forte, rentable et durable", écrit-il dans son communiqué.

"Dans le cadre de son plan de croissance, Danone se focalisera sur son désendettement et sur la poursuite de l'amélioration de la rentabilité de ses capitaux investis."

Le groupe s'engage notamment à "une discipline accrue dans l'allocation des ressources pour garantir une croissance rentable".

La finalisation de l'achat de WhiteWave avait en avril conduit Danone à relever ses prévisions pour 2017. Le groupe les a confirmées jeudi, faisant savoir qu'il continuait d'anticiper une croissance modérée de son chiffre d'affaires et une croissance à deux chiffres de son bénéfice net par action courant à taux de change constant.

En Bourse, l'action Danone a clôturé à 65,0 euros jeudi, avant ces annonces. Le titre affiche une progression de 8% depuis le début de l'année, en phase avec celle de l'indice CAC 40.

Le groupe se paye 23,3 fois ses résultats attendus pour les douze prochains mois (PE) contre 29,4 fois pour son concurrent Nestlé, selon les données Thomson Reuters.

(Dominique Rodriguez et Dominique Vidalon, édité par Wilfrid Exbrayat)