Patrick Seghin, Président du directoire de Damartex, distributeur de vêtements et d'accessoires pour seniors, revient sur la publication du chiffre d'affaires du premier semestre 2011/2012, dévoilé en fin de semaine dernière.

Cercle Finance: Quel regard portez-vous sur l'activité du premier semestre 2011/2012?

Patrick Seghin: Elle reflète clairement un environnement économique dégradé et des conditions météorologiques défavorables.

Ainsi, Damartex a dévoilé jeudi dernier un chiffre d'affaires de 360,2 millions d'euros pour les six premiers mois de l'exercice 2011/2012, en repli de 6,5% par rapport à l'an dernier sur la même période, ou de 5,6% à périmètre et taux de change constants, dont une baisse de 6,6% au deuxième trimestre.

Dans tous les pays d'implantation du groupe (France, Belgique et Angleterre), nous observons une plus faible propension à consommer, touchant plus durement l'industrie textile. Une partie de la clientèle, bien que disposant toujours d'un certain pouvoir d'achat, exprime souvent ses craintes pour les enfants et petits-enfants, freinant délibérément ses achats.

Par ailleurs, l'hiver tarde à faire son apparition et les températures restent clémentes depuis plusieurs semaines, handicapant le décollage des ventes notamment chez la marque Damart qui représente une grande partie du chiffre d'affaires du groupe.

En effet, cette dernière propose avant tout des produits reconnus pour affronter le froid.

Les magasins ont été les plus affectés par la baisse du chiffre d'affaires, tandis que les ventes sur catalogue et par Internet ont mieux résisté. L'achat depuis son canapé ou son ordinateur s'avère ainsi plus difficile à contrôler pour le client qui se refuse en revanche plus aisément une sortie au centre commercial.

Toutefois, le ralentissement de l'activité de Damartex ne s'accompagne pas d'un recul des parts de marché.

J'indiquerai enfin que le repli du chiffre d'affaires aura, du fait du poids important des frais fixes dans le business model du groupe, une incidence significative sur les résultats du semestre.

CF: Comment abordez-vous l'année qui s'ouvre?

PS: Au regard des performances du premier semestre et des nombreuses incertitudes, nous entamons 2012 avec prudence.

Nous n'anticipons pas de retournement favorable de la situation dans l'immédiat mais restons optimistes, au regard notamment d'une tension moindre sur les prix des matières premières.

Ainsi, le groupe mène un travail de fond visant à renforcer sa politique d'innovation. Damartex élabore donc sans cesse de nouveaux produits et entend tirer partie de sa notoriété ainsi que de l'ouverture de nouveaux magasins.

Ces éléments devraient nous permettre de profiter du rebond du marché lorsque la confiance du consommateur s'améliorera.

CF: Quels sont les grands chantiers de l'année?

PS: Tout d'abord, nous mettrons l'accent sur l'excellence opérationnelle et une gestion stricte des coûts, notamment en matière de frais de personnel et marketing.

Par ailleurs, nous continuerons à développer deux nouveaux concepts sur lesquels nous comptons pour donner un coup d'accélérateur à nos ventes et conquérir un public plus large.

Ainsi, nous avons lancé récemment Happy D. by Damart avec l'ouverture de six magasins qui s'adressent aux jeunes seniors dynamiques.

Damart Sport doit également permettre au groupe de renouer avec la croissance et de séduire un plus grand nombre de consommateurs.

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