Zurich (awp) - Les économistes de Credit Suisse ont revu à la hausse leurs prévisions d'inflation pour 2021. Ils tablent désormais sur un renchérissement de 1,8% en moyenne annuelle, contre 1,0% auparavant. La croissance devrait toutefois rester solide, a indiqué la banque mercredi.

"La situation conjoncturelle en Europe se dégrade nettement en raison de la guerre en Ukraine, ce qui a également des répercussions sur la Suisse", relèvent les économistes dans leur Moniteur Suisse, publié chaque trimestre. Ils estiment toutefois que la sensibilité à la hausse des prix du gaz et du pétrole y est moindre que dans les pays voisins.

En effet, d'une part le gaz n'intervient pas dans la production d'électricité et, d'autre part, les coûts de l'énergie représentent une plus petite part du budget des ménages. Dans les périodes de pointes, le gaz représente un quart de l'ensemble des besoins énergétiques, la moitié provenant de Russie.

Même si des pics d'inflation sont enregistrés mensuellement au-dessus de 2%, soit supérieur à l'objectif de la Banque nationale suisse (BNS), qui situe sa fourchette cible entre 0 et 2%, aucune modification immédiate de la politique monétaire ne devrait intervenir à court terme. La première hausse des taux est attendue pour mi-2023, de l'avis des économistes.

Enfin, les turbulences géopolitiques ne sont pas seules responsable de la hausse des prix de l'énergie, le phénomène de "greenflation", soit le renchérissement induit par la transition énergétique, étant observé par les spécialistes.

L'optimisme reste de mise concernant la croissance économique, pour laquelle les prévisions sont maintenues à 2,5% cette année.

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