À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,12% à 5.301,24 points, après être monté auparavant jusqu'à 5.340. Le Footsie britannique a abandonné 0,03% et le Dax allemand a fini à l'équilibre.

L'indice EuroStoxx 50 a grappillé 0,08%, le FTSEurofirst 300 0,12% et le Stoxx 600 0,02%.

Les Bourses de la zone euro ont évolué une majeure partie de l'après-midi dans le vert, profitant de la nette progression des valeurs bancaires après des informations de Reuters sur la volonté de la Banque centrale européenne (BCE) d'alléger le coût des liquidités excédentaires pour les établissements financiers.

Mais la résistance des marchés actions n'a pas fait long feu face à la baisse de Wall Street et des rendements obligataires aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe.

Prenant acte de la dégradation de la conjoncture, Mario Draghi, le président de la BCE, a déclaré mercredi que l'institution de Francfort était disposée à repousser encore un premier relèvement de ses taux d'intérêt si nécessaire, une annonce qui a amplifié la baisse des rendements des emprunts d'Etat.

TAUX

Le taux du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a perdu près de sept points de base à -0,086, son plus faible niveau depuis octobre 2016.

Le rendement des Treasuries à dix ans tombe à 2,37%, après avoir touché un plus bas depuis décembre 2017 à 2,352%. Il reste ainsi inférieur au rendement des T-Bills à trois mois, à 2,453%.

"Il est important de noter que Campbell Harvey, l'universitaire qui a vulgarisé le concept de la courbe de rendement, a souligné que son modèle ne prédit les récessions que lorsqu'une inversion de 3 mois à 5 ans [à 2,146%, NDLR] persiste pendant un trimestre complet. Nous avons encore du chemin à faire avant d'en arriver là", a commenté April LaRusse, spécialiste de la gestion obligataire chez Insight Investment (BNY Mellon IM).

"Bien sûr, il y aura une récession à l'avenir, car la croissance est cyclique. Mais sommes-nous déjà à la fin du cycle ? Nous pensons qu'il s'agit plutôt d'un ralentissement de milieu de cycle, d'autant plus que la Réserve fédérale est désormais en attente, que le marché du travail est solide et que l'inflation est sous contrôle," a-t-elle ajouté.

VALEURS

Le secteur bancaire a enregistré une progression de 0,8% en réaction à la réflexion en cours à la BCE pour compenser les effets secondaires des taux négatifs pour les banques.

L'indice Stoxx des banques de la zone euro a bondi de 1,85%.

Commerzbank et Crédit agricole ont figuré parmi les plus importantes hausses du Stoxx 600 avec des gains respectifs de 4,97% et 3,56%.

L'indice Stoxx de l'automobile a pris également 0,97% grâce à la hausse de Fiat Chrysler (+2,61%). Le groupe italo-américain a été soutenu par une information du Financial Times selon laquelle Renault pourrait envisager une offre après avoir fusionné avec son partenaire Nissan. A Paris, l'action Renault a fini en hausse de 2,83%.

A l'inverse, le groupe de semi-conducteurs Infineon a cédé 5,20% après un avertissement sur sa prévision de chiffre d'affaires annuel pour la deuxième fois en deux mois, en raison entre autres de la persistance des "incertitudes économiques mondiales".

Dans son sillage, le titre STMicroelectronics a fini dernier du CAC (-6,62%) à Paris et AMS a perdu 6,23% à Zurich.

Genfit a perdu près de 9% après son introduction en Bourse sur le Nasdaq, où la biotech française chute de 17% dans l'après-midi.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture de l'Europe, les indices de Wall Street évoluaient dans le rouge, repris par les inquiétudes sur la trajectoire des rendements obligataires et la croissance mondiale.

Wall Street avait pourtant entamé la séance en territoire positif après l'annonce d'une réduction plus forte que prévu du déficit commercial des Etats-Unis en janvier.

Aux valeurs, les groupes de semi-conducteurs Qualcomm, Advanced Micro Devices et Western Digital perdaient entre 2,07% et 3,63%.

DowDuPont lâchait plus de 1,3%, le groupe chimique perdant sa place dans l'indice Dow Jones la semaine prochaine au profit de Dow Inc, l'une de ses entités.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les bénéfices des entreprises industrielles chinoises ont connu lors des deux premiers mois de l'année leur plus forte baisse depuis la fin 2011, soulignant la pression croissante qui pèse sur l'économie chinoise dans un contexte de refroidissement de la demande intérieure et de guerre commerciale avec les Etats-Unis.

CHANGES

Après avoir souffert pendant un temps de la baisse des rendements américains, le dollar est reparti à la hausse face à un panier de devises internationales (+0,2%).

L'euro dans le même temps recule à 1,125 dollar.

De son côté, la livre sterling est stable face au dollar avant une nouvelle soirée de vote relatif au Brexit à la Chambre des communes. Les députes britanniques se prononceront à 19h00 GMT sur huit propositions, parmi lesquelles une sortie de l'Union européenne sans accord le 12 avril, l'annulation du Brexit et un nouveau référendum.

PÉTROLE

Les cours pétroliers se sont retournés à la baisse après la hausse inattendue des stocks de pétrole brut la semaine dernière aux Etats-Unis annoncée par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Le baril de Brent recule sous 67,5 dollars et celui du brut léger américain perd plus de 1% à 59 dollars.

A SUIVRE jeudi :

La journée de jeudi s'annonce peu chargée en indicateurs, avec les commandes à l'industrie en Allemagne, les inscriptions hebdomadaires au chômage et surtout le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE.

(Édité par Véronique Tison)

par Laetitia Volga