Si Crédit Agricole SA perd 2,02% à 12,14 euros après avoir dévoilé vendredi soir une dépréciation de l’écart d’acquisition de 491 millions d’euros sur LCL, son évolution ne se distingue guère de celle des autres banques, Société Générale cédant 2,14% et Natixis 1,78%. Cet écart d'acquisition (ou goodwill), qui représente la différence entre le prix d’acquisition d’un actif et sa valeur de marché, a été déprécié afin de prendre en compte la dégradation des perspectives de résultats de LCL.

Ce dernier a notamment été confronté à des "renégociations massives des prêts immobiliers" en raison des taux d'intérêt bas, a expliqué Crédit Agricole. Cette dépréciation correspond à un peu plus de 9% de l'écart d'acquisition de LCL fin 2015. La réaction limitée du marché à cette annonce s'explique aussi par le fait que les difficultés que LCL sont "largement connues du marché", ainsi que le rappelle CM-CIC.

Jefferies fait pour sa part remarquer qu'il ne s'agit pas d'une mauvaise nouvelle pour le secteur car elle corrige un goodwill historiquement large pour LCL.

Si cette dépréciation impactera le bénéfice net part du groupe 2016 de Crédit Agricole SA, ce dernier a précisé qu'elle n'entrainera aucun décaissement en numéraire et n'affectera pas ses ratios de solvabilité. Elle n'empêchera pas non plus la banque de verser, comme prévu, un dividende de 0,60 euro par action au titre de l'exercice 2016.

Autre annonce de la banque destinée à rassurer les investisseurs, elle a indiqué que ses résultats du quatrième trimestre, hors cette charge de dépréciation, seront en ligne avec le consensus en date du 19 janvier 2017. Les analystes interrogés par Reuters anticipent en moyenne 3 milliards d'euros de bénéfice net.

Enfin, Crédit Agricole SA a réaffirmé les objectifs financiers fixés pour l'année 2019 dans le cadre de son plan à moyen terme "Ambition Stratégique 2020" publié en mars 2016, à savoir un résultat net part du groupe supérieur à 4,2 milliards d'euros et un ratio de fonds propres durs supérieur ou égal à 11%.