Zurich (awp) - Richemont a réussi à engranger des ventes en croissance au troisième trimestre de son exercice décalé 2016/2017, clos en décembre, dépassant ainsi les attentes du marché. L'environnement devrait demeurer difficile, avertissent les analystes qui espèrent toutefois que le creux de la vague est maintenant derrière.

La division joaillerie, le réseau de distribution des maisons du groupe ainsi que la région Asie-Pacifique ont en particulier supporté cette performance trimestrielle, relève le groupe genevois jeudi.

Sur les neuf premiers mois de cet exercice, les ventes demeurent cependant dans le rouge. Les analystes soulignent que Richemont devrait aussi bénéficier d'une base de comparaison favorable au quatrième trimestre.

Le groupe genevois ne s'est pas prononcé sur les prévisions relatives aux résultats annuels, soulignant simplement que le bénéfice net de l'année dernière avait bénéficié de la vente partielle de site de vente en ligne Net-a-Porter. Ces derniers sont attendus le 12 mai.

LA JOAILLERIE, MOTEUR DE CROISSANCE

Au 3e trimestre, Richemont a enregistré une hausse de ses ventes de 6% sur un an à 3,09 mrd EUR et de 5% à taux de change constant (tcc), indique le communiqué.

Les ventes de la division joaillerie ont rapporté 1,75 mrd EUR, soit un gain de 9% (8% tcc). L'horlogerie a généré durant cette période 813 mio EUR, en recul de 2% (-2% tcc). Pour la rubrique "autres", Richemont a engrangé une progression de 7% (+7% tcc) à 534 mio.

Les résultats sont supérieurs au consensus AWP. Les analystes interrogés tablaient sur un chiffre d'affaires de 2,96 mrd EUR, une division joaillerie à 1,65 mrd et 780 mio pour l'horlogerie.

Pour la période sous revue, l'Asie-Pacifique, la région la plus importante, s'est distinguée par une augmentation de 9% (+10% tcc) à 1,13 mrd EUR. La Chine continentale et la Corée du Sud expliquent cette bonne performance. Par contre Hong Kong et Macao ont poursuivi sur leur tendance baissière.

L'Europe a abandonné 1% mais avancé de 3% à tcc à 861 mio EUR, portée par la Grande-Bretagne. Les Amériques ont aussi enregistré un gain de 9% (+8%) à 559 mio EUR. La réouverture de Cartier à New York et les bijoux ont supporté cette bonne évolution. Le Japon a bondi de 11% (-1% tcc). Quant à la région Moyen-Orient et Afrique, elle a gagné 1% (-1% tcc).

Les recettes des points de vente des maisons détenues par Richemont se sont enrobés de 12% (+12 tcc) à 1,86 mrd EUR alors les recettes générées via des détaillants ont perdu 3% (-3% tcc) à 1,24 mrd.

L'amélioration de la division "autres" est imputable à Chloé, Montblanc et Peter Millar, relève le spécialiste des produits de luxe. Au 31 décembre 2016, la trésorerie nette s'est aussi enrobée à 5,2 mrd EUR contre 5,1 mrd EUR il y a un an.

Sur les neuf premiers mois de son exercice décalé 2016/2017, les ventes ont reculé de 7% et de 6% tcc à 8,18 mrd EUR, souligne le groupe genevois.

ATTENTES DÉPASÉES

Baader Helvea salue des résultats qualifiés "d'impressionnants" et souligne que le groupe genevois enregistre pour la première fois une croissance des ventes en monnaies locales depuis les chiffres des cinq premiers mois 2015/2016. La région Asie-Pacifique avait pour la dernière fois connu une progression au premier semestre 2014/2015, rappelle l'établissement.

Kepler Cheuvreux note pour sa part que l'Europe a, contre toute attente, également progressé en monnaies locales, soutenue notamment par la Grande-Bretagne. Le recul de seulement 2% de la division horlogère est également à saluer, considère l'expert.

Comme ses confrères, l'analyste de Vontobel salue la performance des boutiques des différentes maisons de Richemont (+12%) qui génèrent actuellement 60% du chiffre d'affaires. Sur les neuf premiers mois, les ventes via ce canal enregistrent un gain de 1% contre -5% au premier semestre.

Les revenus engrangés via des détaillants connaissent aussi une tendance à la stabilisation, constate le spécialiste. D'avril à décembre 2016, ils ont cédé 15% contre une chute de 20% sur les six premiers mois.

Vontobel souligne aussi que le quatrième trimestre profitera d'une base de comparaison plus favorable que le précédent. Le 4e trimestre de l'exercice 2015/2016 s'était achevé sur un repli de 7% des ventes et le 3e trimestre sur une baisse de 4%.

A 12h10, l'action bondissait de 8,4% à 76,85 CHF dans un SMI en baisse (-0,63%).

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