Francfort (Reuters) - Les Bourses européennes manquent toujours d'élan.

Soutenu par la hausse de Siemens, le Dax était en hausse de 0,4% à 15 959 points mercredi après-midi, tandis que l'EuroStoxx50 faisait du surplace à 4321 points. Selon les traders, les investisseurs attendaient surtout une percée dans le conflit sur le relèvement du plafond de la dette américaine. "Malgré quelques progrès dans les discussions, il reste des obstacles considérables à surmonter", ont résumé les économistes de Commerzbank. "Pendant ce temps, l'argent dans les caisses se fait rare".

Le Trésor américain craint de ne pouvoir payer les factures fédérales que jusqu'au 1er juin si aucun accord n'est trouvé. La secrétaire au Trésor Janet Yellen a mis en garde contre un séisme boursier mondial en cas de défaut de paiement des États-Unis. Des données économiques faibles en provenance de Chine ont également assombri l'ambiance sur les marchés financiers. La production industrielle et les ventes au détail ont progressé moins que prévu en avril.

Les contrats à terme américains étaient légèrement en hausse dans l'après-midi avant la séance. Western Alliance a répondu aux inquiétudes des investisseurs concernant une crise de liquidité dans le système bancaire régional américain en annonçant une croissance des dépôts de plus de deux milliards de dollars au 12 mai. Les actions ont gagné 11% avant l'ouverture.

Sur le marché allemand des actions, les perspectives de Commerzbank ont fait fuir les investisseurs. Les titres de l'établissement financier ont chuté de 7,9% à 9,11 euros. Ils se sont ainsi retrouvés loin derrière le Dax et n'avaient plus été aussi bas depuis sept semaines. Selon la directrice financière de Coba, Bettina Orlopp, le pic des revenus nets d'intérêts devrait être atteint cette année. Les prévisions, revues à la hausse à 7 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année, sont encore inférieures aux estimations de certains analystes, a déclaré un trader. Les investisseurs n'apprécient pas non plus que de nouvelles charges ne soient pas exclues pour la filiale polonaise mBank.

L'opérateur boursier paneuropéen Euronext a également reculé en raison de la baisse des volumes de transactions et des revenus au cours du trimestre. Les actions ont perdu jusqu'à 5,5 pour cent à la Bourse de Paris pour atteindre un plus bas de six mois de 65,50 euros. L'évolution de la rentabilité des ventes et des parts de marché soulève des questions, a-t-on indiqué au Credit Suisse. Les titres de la Bourse de Londres ont également chuté jusqu'à 5,1 pour cent à un plus bas de trois semaines après un placement. Un consortium d'investisseurs composé de la société américaine Blackstone et de Thomson Reuters a vendu des actions de l'opérateur boursier pour une valeur équivalente à 3,1 milliards d'euros, selon l'une des banques qui l'accompagnait.

LES INVESTISSEURS SATISFAITS DES CHIFFRES DE SIEMENS

Siemens a en revanche marqué des points auprès des investisseurs. Les résultats présentés sont "excellents", ont résumé les analystes de Berenberg. Les investisseurs devraient se réjouir compte tenu du maintien d'un bon carnet de commandes et de fortes marges. "Il y a peu de choses à reprocher aux baissiers et beaucoup de choses à apprécier pour les haussiers". L'action Siemens a gagné jusqu'à 3% à 154,14 euros, son plus haut niveau depuis début janvier 2022.

Chez SAP aussi, les investisseurs se sont montrés satisfaits des prévisions à moyen terme revues à la hausse et des rachats d'actions prévus. Les titres de l'éditeur de logiciels ont progressé de 1,6%. Les actions de ThyssenKrupp ont grimpé jusqu'à 8,6% pour atteindre un plus haut de trois semaines à 6,96 euros. Selon un rapport de l'agence Bloomberg, le projet d'introduction en bourse de la filiale hydrogène Nucera en juin prend forme. La valorisation pourrait se situer autour de quatre milliards d'euros, selon le rapport. Il y a environ deux semaines, Reuters avait appris par des initiés que la valorisation pourrait se situer dans une fourchette de deux à cinq milliards d'euros.

(Rapport d'Anika Ross, rédigé par Christian Rüttger. Pour toute question, contactez notre rédaction à l'adresse berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour la politique et la conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour les entreprises et les marchés).