Dirigeants bancaires, analystes financiers, responsables politiques et certains investisseurs pensaient encore jusqu'il y a peu que les deux établissements avaient plus de temps pour se relancer chacun de son côté, mais cet avis a changé, a dit l'une des sources.

Un investisseur de premier plan attend la réaction en Bourse aux résultats des deux banques avant de décider si elles doivent fusionner ou non, a ajouté l'autre source.

Deutsche Bank doit publier vendredi ses résultats de 2018. Les analystes tablent sur l'annonce d'un premier bénéfice annuel depuis 2014. Commerzbank présentera les siens le 14 février.

"Nous déciderons alors si nous changeons d'avis", a déclaré l'investisseur en question, soulignant qu'il ne s'opposerait pas à une fusion si c'était le souhait du gouvernement.

Les deux banques ainsi que le ministère des Finances allemand ont refusé de commenter.

CHUTE DES ACTIONS DES DEUX BANQUES

Les rumeurs de fusion entre Deutsche Bank et Commerzbank, qui traversent toutes deux une phase difficile, reviennent de manière régulière depuis des mois.

Elles ont récemment été exacerbées par des propos du ministre des Finances Olaf Scholz, qui s'est prononcé en faveur de banques allemandes fortes et dont le cabinet a rencontré fréquemment les dirigeants de Deutsche, de Commerzbank et de grands actionnaires.

Christian Sewing, président du directoire de Deutsche Bank, ne cesse de dire en public qu'il est concentré sur les "devoirs" de la banque, à savoir le retour au bénéfice après trois années de pertes.

Plus tôt dans la journée, une source interne à Deutsche Bank a dit que la banque se concentrait sur le retour à une rentabilité durable, prenant ainsi ses distances avec les rumeurs de projet de fusion avec Commerzbank.

La suggestion selon laquelle une telle fusion est la seule option pour Deutsche Bank est "complètement fausse", avait ajouté la source, qui a requis l'anonymat.

Les deux banques ont chuté en Bourse jeudi après une information de Bloomberg selon laquelle une fusion avec Commerzbank orchestrée par l'Etat allemand pourrait être la seule option possible pour Deutsche si ses performances financières ne s'améliorent pas au premier trimestre.

Le titre Deutsche Bank a fini sur un repli de 3,96% à 7,75 euros et le titre Commerzbank sur une baisse de 6,68% à 6,26 euros alors que l'indice regroupant les valeurs bancaires européennes a perdu 1,96%.

(Andreas Framke, Arno Schuetze, Hans Seidenstuecker et Tom Sims, Bertrand Boucey et Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)