Le groupe minier australien Cliffs Natural Resources a publié une lettre envoyée aux actionnaires, rédigée par Joseph Carrabba, président du conseil d'administration et président-directeur général de la société, au sujet de la « super-taxe » proposée par le gouvernement fédéral australien. A l'instar du secteur, il estime que cette dernière "érodera sérieusement la compétitivité d'une des industries les plus dynamiques et les plus vitales en niveau économique de l'Australie".

Selon lui, la proposition du gouvernement pourrait aboutir à ce que la charge fiscale réelle totale sur les profits australiens de Cliffs augmente pour atteindre environ 60 %, par rapport à un taux actuel d'environ 39 %. Cette taxe ferait de l'industrie australienne des ressources celle qui est la plus lourdement taxée au monde.

"Comme de nombreux autres producteurs australiens de ressources naturelles l'ont indiqué, Cliffs pense que toute réforme fiscale ne doit pas désavantager l'industrie minière par rapport aux autres industries en Australie. Et de manière peut-être plus importante encore, cela ne doit pas mettre l'industrie minière australienne dans une position désavantageuse par rapport à la concurrence dans d'autres pays richement dotés en ressources comme le Brésil ou le Canada", a écrit le dirigeant.

Plus grave, elle serait un sérieux frein à l'investissement et à l'emploi, dont le secteur minier est un important contributeur.

"Historiquement, l'industrie des ressources naturelles a été un facteur majeur de prospérité en Australie. Il serait extrêmement décevant de voir des motivations d'investissement détruites et des capitaux quitter l'Australie. Pour parler clairement, les conséquences socio-économiques négatives à long terme liées à l'adoption de cette nouvelle taxe dépasseraient largement tout revenu à court terme", a prévenu le dirigeant.

Cette lettre est publiée au moment où la presse australienne évoque la possibilité d'un assouplissement de son projet de taxation à 40% des "super-profits" des groupes miniers. Selon les principaux quotidiens australiens, le Premier ministre prévoit toujours de taxer à 40% les excédents de profits des compagnies minières, mais il pourrait modifier la définition de ce qui serait considéré comme "super profit".