Paris (awp/afp) - La compagnie aérienne Qatar Airways a annoncé mercredi dans un communiqué avoir acquis la semaine dernière "environ 5%" du capital de China Southern Airlines, franchissant une nouvelle étape dans sa stratégie d'expansion internationale.

Le montant de la prise de participation, qui fait entrer la compagnie du Golfe au capital d'un des trois premiers transporteurs aériens chinois, n'a pas été dévoilé.

"Cet investissement confirme la stratégie d'investissement de Qatar Airways, qui possède déjà 20% d'International Airlines Group (dont fait entre autres partie British Airways), 10% de Latam Airlines, 49% d'Air Italy (ex-Meridiana) et 9,99% de Cathay Pacific", a estimé le transporteur qatarien.

Son président Ali Shareef Al-Emadi, qui occupe parallèlement les fonctions de ministre des Finances, a salué l'arrivée de Qatar Airways au capital de "la première compagnie aérienne d'un des marchés aériens mondiaux à la croissance la plus rapide".

L'acquisition des parts de China Southern Airlines survient au moment où les relations sino-qatariennes semblent se réchauffer, la Chine étant devenue selon Doha son troisième partenaire commercial.

Une amélioration des liens bilatéraux qui résonne avec la stratégie de Qatar Airways, centrée sur le renforcement de sa présence internationale.

À la fin du mois d'octobre, elle avait déjà signé un accord faisant d'elle un des principaux sponsors de compétitions de football sud-américaines --- la Copa Libertadores et la Copa Sulamericana--, un contrat de quatre ans et demi qui s'est ajouté à celui passé avec la Fifa, dont elle est la compagnie officielle jusqu'en 2022.

Le Qatarien prévoit par ailleurs l'ouverture de plusieurs nouvelles liaisons internationales en 2019, "notamment vers Ispahan en Iran, et La Valette à Malte".

Mi-septembre, la compagnie aérienne avait annoncé une perte nette de 69 millions de dollars sur son exercice décalé courant du 1er avril 2017 au 31 mars 2018.

Le résultat avait notamment été imputé au "blocus illégal" imposé par l'Arabie saoudite et ses alliés au Qatar, une situation jugée responsable de l'année "la plus difficile" depuis la création de la compagnie en 1997.

Ryad et ses principaux alliés - Émirats arabes unis, Égypte et Bahreïn - ont coupé tous leurs liens avec le Qatar, qu'ils accusent de soutenir des groupes islamistes radicaux et de se rapprocher de l'Iran.

Doha a nié ces accusations, affirmant que ses adversaires cherchent à mettre sa politique étrangère sous tutelle.

afp/rp