Pékin (awp/afp) - Country Garden, l'un des plus gros groupes immobiliers de Chine à l'endettement astronomique, négocie jeudi avec ses créanciers le rééchelonnement d'un remboursement pour éviter un défaut lors d'un vote crucial, après des pertes semestrielles record.

Le promoteur, qui a longtemps été réputé solide financièrement, a été incapable au début du mois de rembourser deux intérêts sur des emprunts, au moment où le secteur immobilier connaît une crise sans précédent en Chine.

Country Garden risque formellement un défaut de paiement s'il ne paie pas, passé un délai de grâce de 30 jours qui prendra fin début septembre.

Pour ajouter aux difficultés, il doit également s'acquitter du remboursement d'un emprunt obligataire d'un montant total de 3,9 milliards de yuans (environ 500 millions d'euros), qui arrive à maturité dans quelques jours.

Les créanciers ont jusqu'à 22H00 (14H00 GMT) pour se prononcer sur une proposition de repousser ce paiement, selon l'agence d'information financière Bloomberg.

Ce vote, initialement prévu vendredi dernier, avait été reporté à la dernière minute.

Il intervient au lendemain de la publication de pertes semestrielles record pour Country Garden.

Le groupe a perdu 6,1 milliards d'euros sur la période janvier-juin, contre un léger bénéfice un an plus tôt (77 millions d'euros actuels).

Ses déboires sont porteurs de nervosité sur les marchés car Country Garden avait fin 2022 une dette considérable estimée à 1.430 milliards de yuans (180 milliards d'euros).

Country Garden "a déjà fait de son mieux" pour s'acquitter de ses obligations et n'écarte pas "un défaut de paiement", a averti mercredi l'entreprise lors de la présentation de ses résultats.

Sa situation fait craindre une faillite aux conséquences incommensurables pour le système financier en Chine, deux ans après la descente aux enfers de son concurrent Evergrande.

Country Garden, qui était l'an dernier encore le plus gros promoteur de Chine, dispose de quatre fois plus de projets qu'Evergrande, dont la mise à l'arrêt de chantiers avait entraîné manifestations et grèves de mensualités l'an dernier.

Les déboires des deux géants de l'immobilier fragilisent un peu plus un secteur déjà échaudé par la crise sanitaire et le ralentissement économique en Chine.

Cette situation nourrit la défiance d'acheteurs potentiels, ce qui aggrave davantage la situation financière des promoteurs, y compris de groupes publics réputés solides.

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