PARIS (Reuters) - Les actionnaires et créanciers de Casino ont donné leur feu vert au plan de sauvegarde du groupe de distribution lourdement endetté, annonce un communiqué vendredi.

Ce projet de restructuration financière prévoit la reprise du groupe par une nouvelle équipe de direction menée par l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.

En grandes difficultés financières, Casino est actuellement en procédure de sauvegarde accélérée, censée durée jusqu'au 25 février, afin de mettre en oeuvre l'accord de "lock-up" scellé en octobre dernier avec ses principaux créanciers.

Le groupe a annoncé en décembre l'ouverture de négociations exclusives avec Auchan Retail et le Groupement Les Mousquetaires, maison-mère d'Intermarché, pour leur céder 313 supermarchés et hypermarchés.

Selon le communiqué de Casino, seize des dix-sept classes de votants ont "approuvé les projets de plans de sauvegarde accélérée à la majorité requise", dit le communiqué.

Les actionnaires de Casino (classe 7) ont voté à 98,87% en faveur du plan de sauvegarde. Les porteurs d'obligations EMTN, high yield et d'un billet de trésorerie (classe 3) ont voté pour à 68,55% et les porteurs de titres super-subordonnés à durée indéterminée (classe 6) à 75,62%.

La nouvelle équipe formée autour de Daniel Kretinsky doit prendre cette année les commandes du groupe de distribution français, poussé au bord de la faillite après des années d'acquisitions financées par la dette et de récentes pertes de parts de marché face à ses concurrents. Casino se classe au septième rang des groupes de supermarchés en France.

La part des actionnaires actuels sera massivement diluée en vertu de l'accord de restructuration qui mettra fin aux trente ans de règne de Jean-Charles Naouri sur la société, qu'il contrôlait via sa holding Rallye.

Le consortium dirigé par Kretinsky possédera et contrôlera 53,7% du capital de Casino. L'accord de restructuration financière prévoit un apport de fonds propres de 1,2 milliard d'euros ainsi qu'une réduction de l'endettement net du groupe de 6,1 milliards d'euros.

(Dominique Vidalon, Piotr Lipinsky, Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer)