* Rreef devra sortir au plus tard en 2014

* Borletti n'est pas vendeur

par Pascale Denis

PARIS, 17 janvier (Reuters) - Les spéculations entourant l'avenir du Printemps, propriété du fonds immobilier Rreef et du groupe financier italien Borletti, ont refait surface, nourries par la sortie programmée du fonds allemand géré par la Deutsche Bank.

Le Printemps avait été racheté en 2006 pour 1,1 milliard d'euros au groupe PPR par Rreef, à hauteur de 70%, et par Borletti Group.

Des rumeurs récurrentes prêtent aux Galeries Lafayette des visées sur son voisin et grand concurrent du boulevard Haussmann, et le magazine Challenges a récemment fait état d'une offre en préparation avoisinant 1,6 milliard d'euros.

Les spéculations sont aussi attisées par la cession prochaine à Casino de la part de 50% que détenaient les Galeries Lafayette dans Monoprix, pour un montant de 1,2 milliard d'euros. L'opération doit être bouclée à la fin mars, avec une possibilité pour Casino de payer de façon différée d'ici octobre.

Le groupe dirigé par Philippe Houzé a déjà maintes fois fait savoir qu'il s'intéresserait au Printemps le jour où il serait en vente.

"Si Le Printemps était à vendre, le groupe Galeries Lafayette regarderait le dossier", dit-on à nouveau de source proche des Galeries.

Mais à ce jour il n'est pas dit que Le Printemps le sera, car Maurizio Borletti, qui dispose d'un droit de préemption sur les titres détenus par Rreef, n'est pas vendeur.

Le président de Borletti Group est très attaché au grand magasin, qu'il a repositionné sur le haut de gamme, comme il l'avait fait auparavant avec l'italien Rinascente dont il était actionnaire.

"Nous (Borletti Group) ne sommes pas vendeurs (...) et Rreef ne nous a pas fait part de son intention de vendre aux Galeries Lafayette", a-t-il dit à Reuters.

TOUR DE TABLE

Un proche du dossier souligne que l'horizon d'investissement de Rreef étant borné à 2014, "il est tout à fait normal que les parties discutent et réfléchissent à ses modalités de sortie".

Le schéma privilégié par le groupe financier italien, pour l'instant, serait de trouver des investisseurs susceptibles de poursuivre avec lui l'aventure du Printemps.

Faute de trouver les partenaires idoines, l'investisseur italien pourrait alors se résigner à vendre.

Interrogés, Rreef comme la Deutsche Bank et les Galeries Lafayette se sont refusés à tout commentaire.

Le navire amiral du Printemps Haussmann, qui a fait l'objet d'une très importante rénovation pour un montant total de 280 millions d'euros, récolte aujourd'hui les fruits de son repositionnement sur le luxe.

Dopé par la fréquentation de la clientèle étrangère, qui compte pour près de 40% de son chiffre d'affaires, ses ventes ont grimpé de 23% au cours de son exercice 2011-2012 clos en avril, pour atteindre 725 millions d'euros.

Le chiffre d'affaires de l'ensemble du groupe avec ses 16 grands magasins a quant à lui totalisé 1,45 milliard d'euros, en progression de 13%.

De son côté, le groupe Galeries Lafayette a dégagé un chiffre d'affaires de 5,0 milliards d'euros en 2011 (en hausse de 0,7%), dont 2 milliards provenant de la pépite Monoprix, et un résultat opérationnel courant de 372 millions, dont 143 millions dégagés par l'enseigne de centre-ville.

Il s'est fixé un ambitieux plan d'investissement portant sur 850 millions d'euros sur trois ans, ciblé notamment sur des acquisitions, la rénovation de ses magasins, dont le grand chantier du BHV, et sa croissance à l'international avec une ouverture prévue à Pékin en septembre. (Edité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : CASINO GUICHARD, Deutsche Bank AG