« J'ai l'impression que ça fait une semaine que je roule ! » Et pourtant, Caroline, 28 ans, n'en est qu'au deuxième jour de son long périple. La jeune femme s'est lancé le défi de rouler jusqu'au Mont-Saint-Michel (Manche) à la seule force de ses bras, au guidon d'un handbike, un vélo destiné aux personnes en fauteuil roulant.



« C'est ma sœur qui a eu l'idée », sourit Caroline. « On s'est réparti les différentes tâches et nous sommes parties en route. » Cette aventure en famille a commencé à Versailles (Yvelines) ce dimanche et devrait s'achever le vendredi 30 juillet. Les deux sœurs traverseront, entre autres, les villes de Chartres (Eure-et-Loir) et d'Alençon (Orne), avant d'arriver au Mont-Saint-Michel dans une semaine. Un parcours de 320 kilomètres balisé par la Véloscénie.



« Je souhaite montrer que la vie ne s'arrête pas après un accident et qu'il ne faut pas se laisser abattre. Le handicap n'est pas un frein pour accomplir de grandes choses. » Et Caroline en est la preuve. Cette ancienne pâtissière dans des restaurants gastronomiques a perdu l'usage de ses jambes après une chute de ski, il y a trois ans. À la suite de son accident, la jeune femme s'est découvert une passion pour le sport. « Avant, elle n'était pas une grande sportive », avoue sa sœur, Guillemette, 32 ans. « Maintenant, je teste tous les sports que je peux », poursuit Caroline. Semi-marathon, tir à l'arc, équitation, parachute, chute libre… La liste est longue.



Le projet a été financièrement soutenu par deux associations investies dans le handicap, Nouvelle du vivre ensemble et Bouchons de l'espoir, le Crédit Agricole ainsi qu'une donatrice sensible à l'histoire de Caroline. Ces derniers lui ont permis d'acheter un handbike. « À l'état neuf, ce vélo coûte 3 500 euros. Le mien est d'occasion, mais il a quand même coûté 2 500 euros. Et avec la motorisation, il faut au moins ajouter 1 500 euros, c'est hors de prix », dénonce-t-elle.



L'engin aurait dû être équipé d'un moteur, mais le fournisseur lui a fait faux bond au dernier moment. « Ils n'ont pas anticipé ma demande assez tôt », se désole Caroline. « Ça a été une mauvaise surprise… J'ai été très déçue d'apprendre que j'allais faire le parcours sans moteur. » Pas de quoi décourager la Versaillaise. « Je savais que ça allait être difficile et que j'allais avoir plein de courbatures, mais ce n'est pas ça qui allait m'arrêter. »



Une véritable prouesse quand on prend conscience de la difficulté de l'exercice. « Les vélos sont difficilement malléables, il faut bien négocier les virages. D'autant que notre matériel est très lourd », explique Guillemette. « Dans les descentes, ça va, mais dans une montée ou sur une route vallonnée, ça se complique », ajoute Caroline. « La côte de Choisel, par exemple, c'était un enfer à monter ! » rigolent-elles.



Lors de leur expédition, les deux femmes s'arrêteront aussi dans des hôpitaux, comme au centre hospitalier de Saint-Hilaire-du-Harcouët (Manche), pour aller à la rencontre des patients et les sensibiliser sur le handicap. Une manière de joindre l'utile à l'agréable, selon les sœurs. Leur monture sera, elle, prêtée au final à d'autres personnes handicapées afin qu'elles puissent découvrir la discipline et sillonner les routes.



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Caisse régionale de Crédit Agricole mutuel de Paris et d'Ile-de-France published this content on 04 August 2021 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 04 August 2021 09:45:02 UTC.