Zurich (awp) - Le conglomérat Conzzeta conviera en septembre ses actionnaires à une assemblée générale pour leur soumettre une proposition de rémunération exceptionnelle de 30 francs suisses par nominative A et de 6 francs suisses par nominative B. L'organe de surveillance entend ainsi alléger de 62,1 millions ses réserves excédentaires de liquidités, dues entre autres à la cession des activités de transformation du verre.

L'externalisation du segment Glass Processing a généré un produit net de 30,6 millions de francs suisses, comptabilisé début avril, indique un rapport à mi-parcours en demi-teinte publié vendredi.

L'opération a certes grevé le chiffre d'affaires net semestriel, qui s'est affaissé de 9,7% (-5,6% à périmètre constant) à 770,1 millions de francs suisses, mais a dopé la rentabilité opérationnelle. L'Ebit s'est ainsi enrobé de plus d'un tiers à 90,5 millions, en dépit d'une marge afférente ajustée stable de 7,6%. Le bénéfice net s'est apprécié de 53% à 78,2 millions.

Dans l'usinage de métaux, la contribution de Bystronic au chiffre d'affaires a fondu de 12,4% à 450,6 millions de francs suisses. L'Ebit a reculé de 7,8% à 57,8 millions. Les spécialités chimiques ont généré des recettes de 181,4 millions, en baisse de 10,5%, tandis que l'excédent d'exploitation s'est contracté de 6,4% à 8,6 millions.

Mammut en voie de dégel

Le segment "outdoor" représenté par la marque Mammut a par contre étoffé son chiffre d'affaires de 6,2% à 117,9 millions. La perte opérationnelle a été ramenée à 5,3 millions, contre un déficit de 6,4 millions douze mois plus tôt.

Invoquant des perspectives troublées notamment par la dispute commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, ainsi qu'un ralentissement conjoncturel mondial, la direction anticipe pour l'ensemble de l'exercice un tassement modéré des revenus du groupe, même apurés des changements de périmètre. La rentabilité opérationnelle devrait néanmoins pouvoir être quelque peu améliorée.

La demande pour l'unité Bystronic a stagné en juillet sur un mois, mais le directeur financier Kaspar Kelterborn a relevé "un peu plus d'optimisme" en conférence téléphonique.

Le carnet de précommandes de Mammut s'est de son côté étoffé de quelque 6% en comparaison annuelle et la marque au mastodonte laineux doit dégager sur l'ensemble de l'année une marge d'exploitation de 4%. "L'objectif à l'horizon d'une marge Ebit de 8% reste d'actualité, mais la croissance doit pour ce faire dépasser 10%", a indiqué le directeur général Michael Staehli.

Réorganisation en vue

Sur le plan organisationnel, Conzzeta entend optimiser le potentiel de ses trois segments d'activité restant en mettant l'accent sur une direction décentralisée.

Des équipes dédiées seront composées pour chapeauter Bystronic, Foam Partner et Schmid Rhyner, ainsi que Mammut. Ces comités seront placés sous la supervision de membres du conseil d'administration et du grand patron.

Le bénéfice net a certes dépassé les attentes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui n'en tacle pas moins des ambitions un peu timorées de la direction pour l'ensemble de l'exercice.

La perspective d'une rémunération additionnelle a fait mouche auprès des détenteurs de capitaux. A la clôture de la Bourse suisse, la nominative Conzzeta s'est figée en hausse de 2,0% à 730 francs suisses, après avoir titillé les 750 francs suisses, et dans un indice SPI quasiment stable (-0,02%).

jh/al