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Un rapprochement  des deux géants pétroliers cotés à Londres engendrerait une société d'une valeur boursière de plus de 250 milliards de livres - actuellement au-dessus des 480 milliards de dollars d'Exxon - et pouvant générer des économies à hauteur de 2,5 milliards de livres.

La création d'un tel géant susciterait un intéressant mouvement d'actifs parmi des majors qui peinent à renouveler leurs réserves prouvées.

Rappelons que le nom de Total a également circulé avec insistance par le passé comme possible prédateur de Shell.

Mais Tony Hayward a indiqué qu'une fusion ne résoudrait en rien les problèmes que BP traverse actuellement.

Il s'est engagé à améliorer les performances du groupe pétrolier britannique après la baisse du bénéfice courant au deuxième trimestre, qui met en évidence le retard pris sur la concurrence.

BP a en effet réalisé sur la période avril-juin un bénéfice net ajusté des coûts de remplacement, - c'est à dire hors variation de la valeur des stocks - en baisse de 1% à 6,087 milliards de dollars (4,41 milliards d'euros), conséquence d'une diminution de sa production et de pannes dans ses raffineries.

Le groupe, qui se classe par la capitalisation boursière au troisième rang du classement mondial des compagnies pétrolières non contrôlées par un Etat, aura d'autant plus de mal à augmenter ses profits à l'avenir que les coûts du secteur augmentent actuellement d'environ 10% par an.

BP a connu une série noire ces deux dernières années, avec des accidents mortels dans des raffineries, des marées noires et des retards pour plusieurs nouveaux grands projets, dans le Golfe du Mexique notamment. Par contraste, Shell remonte régulièrement la pente depuis le scandale provoqué par la surestimation de ses réserves et dont la confiance des actionnaires était ressortie très ébranlée.

E.H. (avec Reuters)

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