L'embellie de BP a tourné court. Après avoir gagné plus de 6% jeudi et baissé légèrement vendredi (-0,65%), BP recule de 3,75% à 364,05 pence à Londres alors que le directeur général de BP Tony Hayward va aller en Russie pour rassurer le président russe Dmitri Medvedev sur la santé financière de son groupe, selon le « Financial Times ». Interrogé par l'AFP, BP n'a pas voulu confirmer cette information. Estimant le coût total de la marée noire pour BP à 33,3 milliards de dollars, JPMorgan a réduit son objectif de cours de 675 à 500 pence.

Dimanche, Tony Hayward a été vivement critiqué pour avoir participé à une régate de yachts de luxe sur l'île de Wight en pleine marée noire dans le golfe du Mexique. En tête, la Maison Blanche a jugé dimanche qu'il s'agissait d'une "grave erreur".

Au-delà de cette bévue de communication, la compagnie pétrolière britannique a annoncé lundi que les mesures prises pour endiguer la marée noire lui avait déjà coûté deux milliards de dollars. 105 millions de dollars de dédommagements ont été versés.

BP a également précisé qu'elle contestait les déclarations de son partenaire Anadarko Petroleum. Ce dernier, propriétaire de 25% de la plateforme qui a explosé le 20 avril dernier, a déclaré que BP avait commis des négligences dans les travaux d'exécution du puits.

A ces mauvaises nouvelles se sont ajoutées les doutes du Congrès. Le pétrole se déversant dans le golfe du Mexique pourrait atteindre 100.000 barils par jour dans le pire des cas, selon un document interne de BP transmis en mai au Congrès américain et rendu public par un élu qui accuse le groupe d'avoir menti sur les risques encourus.

Au moment où le document a été remis aux élus, BP estimait la fuite à 5.000 barils de pétrole par jour et indiquait qu'au maximum elle pourrait atteindre 60.000 barils.

BP s'est défendu en indiquant que les conditions pour que son scénario catastrophe devienne une réalité n'ont jamais été réunies.

(P-J.L)