Paris (awp/afp) - Bourbon a plus que triplé sa perte nette en 2016 dans un marché toujours marqué par la faiblesse des cours du brut, mais le groupe parapétrolier a confirmé percevoir un début d'embellie dans certains secteurs d'activité.

L'an dernier, la perte nette est ressortie à 279,6 millions d'euros (contre 76,6 millions en 2015), pénalisée également par une dépréciation dans le segment de l'offshore (activité en mer) profond, a annoncé le groupe jeudi.

Elle est plus lourde que le montant de 232,6 millions anticipé par le consensus d'analystes compilé par Bloomberg.

L'Ebitdar ajusté (excédent brut d'exploitation hors loyers coque-nue et plus-values) a chuté de 30,1% à 383 millions d'euros, faisant ressortir une marge opérationnelle ajustée de 34,7% (-3,4 points), en deçà de l'objectif affiché.

Déjà publié, le chiffre d'affaires a reculé de 23,2% à 1,02 milliard d'euros, et de 23,3% à 1,10 milliard en données ajustées, indicateur faisant référence pour le groupe.

"L'industrie des services maritimes traverse la crise la plus aiguë de ces 40 dernières années du fait du fort ralentissement de l'activité pétrolière offshore", a commenté le PDG de Bourbon, Jacques de Chateauvieux, dans un communiqué.

Comme les autres entreprises parapétrolières, Bourbon subit de plein fouet la pression des compagnies pétrolières, obligées de tailler dans leurs dépenses face à l'effondrement des cours du brut en raison d'une offre excédentaire.

Malgré des mouvements de hoquets, et après un point bas sous les 30 dollars le baril en janvier 2016, les cours se sont redressés autour de 50 dollars depuis la conclusion à l'automne dernier d'un accord de limitation de la production par l'Opep et d'autres gros pays producteurs comme la Russie.

Même si les prix restent inférieurs de plus de moitié à leur niveau de mi-2014, leur raffermissement laisse entrevoir un léger regain d'activité, les majors étant dans la nécessité de maintenir leur niveau de production et de renouveler leurs réserves pour assurer leurs revenus futurs.

"Des signaux positifs de relance des investissements (en) exploration-production sont maintenant perceptibles, en particulier dans l'onshore" (terrestre, NDLR), a indiqué Bourbon.

"Une reprise progressive des travaux de maintien de production et de maintenance sur les champs existants se profile pour les prochains trimestres", a précisé le groupe.

- Réduction des coûts -

Pour l'offshore, où les investissements restent à des niveaux faibles, la reprise sera plus tardive: "fin 2017 et en 2018", a-t-il ajouté.

"En conséquence, les taux d'utilisation des navires supply offshore et continental resteront affectés pendant les trimestres à venir", a déclaré le PDG lors d'une conférence téléphonique, disant vouloir poursuivre les efforts de réduction des coûts dans ce contexte.

Les coûts ont diminué l'an dernier grâce à la poursuite du désarmement de navires privés de perspectives commerciales à court terme, la flotte de Bourbon comptant 514 navires (+3) fin 2016.

Les effectifs sont eux passés de 12.000 à mi-2014 à 9.000 actuellement, du fait de départs non remplacés et de suppressions de postes de personnels navigants engagés à durée déterminée, a expliqué le directeur général délégué, Christian Lefèvre.

"On espère ne plus avoir à désarmer d'autres navires, ou à la marge, mais d'autres navires seront réarmés, et on pense qu'on aura un effectif stabilisé pour l'année qui vient", a-t-il précisé.

Pour se donner de l'air, Bourbon a aussi annoncé début mars avoir réaménagé la majeure partie de son endettement financier, une fraction faisant encore l'objet de discussions à finaliser d'ici juin, selon Jacques de Chateauvieux.

Le dividende proposé au titre de 2016 est divisé par quatre à 25 centimes d'euros par action, payable en numéraire ou en actions.

afp/al