Montréal (awp/afp) - Le gouvernement fédéral du Canada a accordé mardi un prêt de 372,5 millions de dollars canadiens (264 millions d'euros) au constructeur aéronautique Bombardier en proie à des difficultés financières, une contribution bien inférieure aux attentes de l'entreprise.

Cette avance remboursable va financer sur quatre ans, pour les deux tiers de l'enveloppe, la recherche et le développement de l'avion d'affaires Global 7000. Le dernier tiers doit permettre de finaliser "la mise au point des appareils de la CSeries", a expliqué mardi Alain Bellemare, PDG du constructeur, lors d'une conférence de presse.

Après de multiples retards et le doublement des coûts de développement à plus de 5 milliards de dollars, Bombardier a effectué une première livraison de son CS100 en juin l'an dernier, et de son premier CS300 en fin d'année.

"Je pense que Bombardier est en effet de retour", a déclaré Navdeep Bains, ministre canadien du Développement économique, faisant référence aux difficultés financières traversées par le constructeur aéronautique avec le lancement de son dernier avion CSeries.

Après plusieurs restructurations et des milliers de licenciements depuis l'automne 2013, aussi bien dans sa branche aéronautique que dans les matériels ferroviaires, Bombardier a finalement obtenu une aide gouvernementale fédérale.

Fin 2015, le gouvernement du Québec avait injecté un milliard de dollars américains pour 49,5% d'une filiale dédiée au CSeries et avait sollicité le fédéral pour un montant équivalent. Une commande inespérée de la compagnie américaine Delta pour 75 avions CSeries avait redonné il y a bientôt un an un peu d'air au constructeur.

L'avance remboursable accordée mardi est donc bien en-deçà des besoins estimés par Bombardier et réclamés par la province québécoise afin de préserver des emplois d'un secteur clé pour l'économie locale.

L'investissement gouvernemental "est la bonne solution pour l'innovation, les emplois et la compétitivité de l'entreprise", a assuré M. Bains.

Après un vol inaugural du nouveau biréacteur Global 7000, plus gros jet privé de son catalogue, le constructeur prévoit de débuter sa commercialisation en 2018 avec deux ans de retard.

afp/rp