Brasilia (awp/afp) - Le constructeur aéronautique brésilien Embraer a accusé samedi l'Américain Boeing d'avoir renoncé "illégalement" au rachat de ses activités civiles, en ayant recours à des "arguments fallacieux" afin d'éviter de remplir son engagement.

"Embraer est fermement convaincu que Boeing a mis fin illégalement" au protocole d'accord et "a eu recours à des arguments fallacieux qu'il a utilisés comme prétexte pour ne pas remplir son engagement de conclure la transaction et payer à Embraer le prix d'achat de 4.200 millions de dollars", a déclaré le groupe brésilien dans un communiqué de presse.

La transaction devait être finalisée le 24 avril mais Boeing a annoncé dans un communiqué qu'il exerçait son droit à ne pas exécuter l'accord estimant qu'"Embraer n'a pas satisfait les conditions nécessaires".

Embraer, troisième fabricant d'avions au monde, a considéré qu'il "était en totale conformité avec toutes ses obligations" et qu'il "avait rempli toutes les conditions nécessaires", et dans le temps prévu par le contrat.

Embraer "envisagera toutes les poursuites possibles contre Boeing pour les dommages causés après l'annulation illégale et la violation" du protocole d'accord, ajoute le communiqué.

Selon ce protocole d'accord noué en juillet 2018, Boeing devait prendre le contrôle, à 80% et pour 4,2 milliards de dollars, d'une co-entreprise comprenant la division d'Embraer produisant des avions commerciaux de 30 à 150 sièges. Les 20% restants devaient rester à Embraer.

Le projet de fusion avait été annoncé quelques jours après l'entrée en vigueur du partenariat entre Airbus et le canadien Bombardier, qui a permis à l'Européen de prendre le contrôle du programme de l'avion moyen-courrier CSeries.

Le projet de fusion avait reçu le feu vert de l'ensemble des autorités impliquées, sauf celui de la Commission européenne.

Le 26 mars, Embraer avait annoncé une perte nette de 209,8 millions de dollars au quatrième trimestre, terminant l'année largement dans le rouge, avec une perte cumulée de 322,3 millions de dollars.

L'entreprise avait alors indiqué qu'il était impossible de faire des prévisions pour 2020 en raison de l'impact dévastateur de la crise sanitaire du coronavirus sur l'industrie aéronautique, et plus particulièrement sur les compagnies aériennes.

afp/rp