BRASILIA (awp/afp) - Le nouveau président du Brésil Jair Bolsonaro a exprimé vendredi des réserves sur le projet d'alliance entre Embraer et Boeing, entraînant une chute de plus de 5% des actions du constructeur aéronautique brésilien.

"Cette fusion serait très bonne, mais nous ne pouvons pas, tel que c'est prévu dans la dernière proposition, permettre que tout soit transféré (à Boeing) en cinq ans", a-t-il affirmé lors d'une visite à une base de l'Armée de l'air.

"Nous sommes inquiets, parce c'est notre patrimoine", a-t-il ajouté, tout en déclarant que cette fusion était "nécessaire" pour pérenniser la "compétitivité" d'Embraer, fleuron de l'industrie brésilienne.

A la clôture, le titre du groupe a cédé 5,25% à la Bourse de Sao Paulo.

En décembre, Embraer et Boeing ont présenté les modalités de l'accord de partenariat qui prévoit la création d'une coentreprise valorisée à 5,26 milliards de dollars.

Concrètement, le partenariat entraînera la prise de contrôle par Boeing des activités commerciales d'Embraer, moyennant 4,2 milliards de dollars, pour l'acquisition de 80% des parts de la coentreprise, les 20% restants revenant au groupe brésilien.

L'Etat brésilien doit donner son feu vert à cet accord entre les avionneurs. Il dispose d'un droit de veto sur les décisions stratégiques d'Embraer dans lequel il a une action unique "golden share".

Le mois dernier, un juge brésilien a ordonné la suspension des tractations à deux reprises, mais sa décision a été à chaque fois annulée en appel.

Troisième avionneur mondial avec près de six milliards de dollars de chiffre d'affaires et 16.000 employés, Embraer, privatisé en 1994, a non seulement une gamme d'avions civils, militaires, mais encore de jets d'affaires.

jm-lg/pt/bh