par Jonathan Lynn

Cette décision confidentielle, qui ne devrait pas être publiée officiellement avant six à douze mois, a été remise à des représentants des Etats-Unis et de l'Union européenne (UE).

Le bureau du représentant américain au Commerce (USTR) a reconnu avoir obtenu le rapport de l'OMC mais a précisé qu'il ne pouvait pas discuter de son contenu.

Des sources européennes et américaines ont dit que ce rapport devraient soutenir certaines des réclamations de l'UE selon lesquelles Boeing aurait bénéficié d'aides publiques illégales ou déloyales pour un montant total de 24 milliards de dollars (18 milliards d'euros environ).

La Commission européenne espère que ce rapport va encourager les Etats-Unis à négocier un accord pour résoudre leur différend, qui constitue le conflit commercial le plus important entre les deux rives de l'Atlantique.

Les Etats-Unis s'opposent à toute discussion tant que l'UE n'abandonne pas ses aides destinées au financement du développement du nouvel avion A350 d'Airbus, que Washington assimile aux subventions condamnées par l'OMC.

"IMPATIENTS DE VOIR LES CONCLUSIONS DE L'OMC"

Boeing soutient pour sa part que les aides publiques qui lui sont reprochées ne sont rien en comparaison de celles reçues par Airbus et rappelle la décision de juin de l'OMC concernant son concurrent: l'organisation genevoise avait alors estimé que certaine des aides au lancement reçues par Airbus étaient contraires aux règles du commerce international.

"Nous sommes impatients de voir les conclusions de l'OMC dans sa décision préliminaire d'aujourd'hui sur les pratiques américaines, dont aucune n'a sur les marchés l'effet de distorsion qu'ont les aides au lancement, ni même n'approche le niveau des pratiques européennes en matière de subvention", a déclaré l'avionneur américain dans un communiqué publié avant la diffusion du rapport de l'OMC.

Bien que les deux affaires fassent l'objet d'examens séparés à l'OMC, elles font partie de la bataille que se livrent Bruxelles et Washington pour le compte de leurs constructeurs aéronautiques respectifs.

Les conclusions de l'OMC sont censées donner aux deux parties une idée plus précise du type d'aides publiques considérées comme acceptables dans le secteur aéronautique, qu'elles concernent Boeing ou son grand rival européen EADS, maison mère d'Airbus.

Washington dispose toutefois d'un léger avantage tactique car les Etats-Unis sont en mesure de prendre des mesures de rétorsions commerciales avant l'UE si la victoire américaine obtenue en juin est confirmée. Le dossier est cependant loin d'être clos, les deux parties ayant interjeté appel.

Vers 15h15 GMT, EADS et Boeing cédaient respectivement 0,83% et 0,48%.

avec Laura MacInnis, Marc Angrand et Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français, édité par Marc Angrand