Research In Motion décroche de plus de 5% lundi sur le Nasdaq après l'annonce hier de la démission des deux co-fondateurs et co-directeurs généraux du groupe, une décision qui ne rassure pas franchement sur son avenir.

Le fabricant du BlackBerry a indiqué dimanche que Mike Lazaridis et Jim Balsillie avaient tous les deux choisi d'abandonner leurs responsabilités opérationnelles pour laisser les rênes du groupe à Thorsten Heins, un ancien cadre de Siemens arrivé dans l'entreprise en 2007.

Thorsten Heins avait occupé jusqu'ici les fonctions de responsable de l'ingénierie technique puis de directeur délégué en charges des produits et des ventes.

Mike Lazaridis et Jim Balsillie continueront de siéger au sein du conseil d'administration, Lazaridis étant même appelé à tenir le rôle de vice-président du conseil et de président du 'comité de l'innovation', un organe nouvellement créé.

Barbara Stymiest, une administratrice indépendante qui a passé le plus gros de sa carrière au sein de la Royal Bank of Canada, a été nommée au poste de présidente du conseil.

'Dans tout groupe qui connaît le succès arrive le moment où les fondateurs doivent reconnaître qu'il faut passer la main à une nouvelle équipe', déclare Mike Lazaridis.

Pour les analystes, ces changements ne sont toutefois pas de nature à remettre le groupe canadien sur la voie du succès.

'Le fait que ce soit un dirigeant issu du groupe qui prenne la tête de RIM peut créer une forme de déception', estime un analyste.

'D'après ce que nous avons compris, la nouvelle équipe de direction n'a pas l'intention de modifier drastiquement la stratégie du groupe', poursuit-il.

'RIM reste sur une trajectoire inquiétante', ajoute le spécialiste. 'Et rien ne changera sans impulsion stratégique majeure', souligne-t-il, rappelant que les livraisons d'appareils sont attendues en baisse de 15% à 22% au quatrième trimestre par rapport au troisième.

'Thorsten Heins ne semble pas vraiment convaincu de la nécessité d'opérer de profonds changements (adoption d'Android, partenariats stratégiques)', renchérit le spécialiste de la valeur. 'Surtout, il ne veut pas s'avouer la terrible perte de dynamique dont souffrent les produits Blackberry', conclut le professionnel.

Vers 10h30 (heure de New York), l'action RIM décrochait de 5,8% à 16 dollars.

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