"Bien entendu je travaillerai à un compromis avec Berlin et d'autres capitales européennes", a-t-il dit à la presse lors d'un déplacement à Berlin.

Ce compromis sera fondé sur une décentralisation étendue de la supervision bancaire, a-t-il précisé, tout en soulignant la nécessité d'un système global intégré afin de restaurer la stabilité financière dans la zone euro.

La proposition de départ de Barnier prévoyait que la Banque centrale européenne supervise la totalité des banques de la zone euro, mais l'Allemagne, soucieuse de conserver un droit de regard sur ses Landesbanken et caisses d'épargne, demande que ses pouvoirs de surveillance soient limités aux banques ayant une importance systémique.

Mais pour Barnier, ce sont plutôt des banques de taille petite ou moyenne que des établissements d'importance systémique qui ont défrayé la chronique ces derniers temps, telles Bankia, Dexia ou Northern Rock.

"C'est pourquoi, après de nombreuses consultations, nous avons suggéré qu'il devrait être possible (pour la BCE) de superviser toutes les banques mais ce sera bien sûr pratiqué d'une manière fonctionnelle par les superviseurs nationaux", a-t-il expliqué.

"La BaFin (l'organe de tutelle bancaire allemand) conservera son rôle mais il y aura une sorte de manuel pour toutes les banques qui tombent sous le contrôle du superviseur européen. Ce seront bien sûr les autorités nationales qui mettront en pratique le contenu de ce manuel".

Le commissaire européen, en déplacement à Berlin pour rencontrer des responsables politiques et hommes d'affaires, a encore dit que les autorités nationales resteraient chargées de la protection du consommateur et de la lutte contre le blanchiment.

La chancelière allemande Angela Merkel a estimé cette semaine qu'il fallait éviter de se hâter dans la création d'un superviseur bancaire européen sous tutelle de la BCE, estimant qu'il valait mieux prendre le temps de mettre en place une structure sérieuse plutôt que respecter à tout prix l'échéance de janvier que l'Europe s'est imposée.

Barnier a reconnu que la chancelière avait soulevé des points importants mais il a ajouté que c'était une "question de crédibilité" de mettre en place rapidement ce qui a été promis.

Michelle Martin, Véronique Tison pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat