New York (awp/afp) - Wall Street a légèrement baissé jeudi, accusant le coup après le manque de précisions apporté par Donald Trump sur ses réformes économiques au cours de sa conférence de presse la veille: le Dow Jones a perdu 0,32% et le Nasdaq 0,29%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 63,28 points à 19.891,00 points et le Nasdaq, à dominante technologique de 16,16 points à 5.547,49 points. L'indice élargi S&P 500 a concédé 4,88 points, soit 0,21%, à 2.270,44 points.

"Je pense qu'il y a un peu de déception à propos de la conférence de presse de M. Trump (...) où il n'a pas évoqué certaines choses que les investisseurs voulaient entendre", a avancé Peter Cardillo économiste en chef de First Standard Financial.

Le futur président américain Donald Trump, qui a tenu sa première conférence de presse depuis son élection mercredi, n'a pas détaillé comment il entendait mettre en place ses promesses de baisses d'impôts, d'allégements des réglementations touchant les entreprises et de relance des dépenses d'infrastructures.

La Bourse de New York avait fortement monté dans l'espoir de l'application de ces mesures, le S&P 500 prenant 5,7% dans les cinq semaines suivant l'élection, mais fait du sur-place depuis un mois.

"Peut-être que le sentiment se développe qu'un bon nombre des mesures de M. Trump en faveur de la croissance ne seront pas appliquées ou ne seront pas bénéfiques à l'économie avant 2018 au plus tôt", s'est interrogé Bill Lynch de Hinsdale Associates.

A cela s'est ajouté de la "prudence" avant l'ouverture de la saison des résultats d'entreprises, selon les termes de Peter Cardillo.

Le secteur de la finance, qui va ouvrir le bal vendredi avec les résultats trimestriels de Bank of America (-0,65% à 22,92 dollars), Wells Fargo (-0,55% à 54,50 dollars) et de JPMorgan Chase (-0,96% à 86,24 dollars), a particulièrement reculé.

Sur les front des indicateurs, les chiffres du jour n'ont guère été de nature à faire bouger le marché, avec notamment une hausse moins importante que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage.

"En prenant les chiffres dans leur ensemble, le niveau des inscriptions est cohérent avec l'amélioration en cours du marché du travail américain", a commenté Rob Martin de Barclays dans une note.

Portés par les prix pétroliers, les prix à l'importation sont, eux, repartis à la hausse en décembre. Ils peuvent jouer sur l'inflation et sont de ce fait très suivis par la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le déficit budgétaire des Etats-Unis a flambé en décembre mais cela s'expliquait principalement par des effets de calendrier.

- Fiat Chrysler chute -

La compagnie aérienne Delta Air Lines qui a enregistré un fort repli au quatrième trimestre, mais mise en 2017 sur l'amélioration d'un de ses indicateurs clés, concédait 1,07% à 50,89 dollars.

Dans le secteur du bâtiment, KB Home a beaucoup baissé en séance mais a finalement terminé sur une petite hausse de 0,30% à 16,65 dollars. Le groupe a fait part de bénéfices trimestriels très légèrement en deçà des attentes des analystes.

Fiat Chrysler a chuté de 10,28% à 9,95 dollars sur sa cotation à New York après une suspension temporaire du titre. Le constructeur automobile est accusé d'avoir violé les lois américaines sur la pollution de l'air en dissimulant l'existence d'un logiciel équipant 104.000 de ses véhicules par l'agence environnementale américaine qui avait déjà épinglé Volkswagen dans le "dieselgate".

Le géant de la distribution en ligne Amazon a annoncé la création de 100.000 emplois aux Etats-Unis dans les 18 prochains mois, au moment où Donald Trump presse les entreprises de développer leurs activités sur le sol américain. Son titre a avancé de 1,83% à 813,64 dollars.

Le marché obligataire était sans tendance. Vers 21H40 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait un peu à 2,358% contre 2,366% mardi soir mais celui des bons à 30 ans montait très légèrement à 2,961%, contre 2,952% précédemment.

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